En se qualifiant dans la douleur, Parisiens et Lyonnais ont de tout de même fait respecter la logique en demi-finale de la Coupe de France. Le 24 mai, Lyon tentera de reporter un trophée qui lui échappe depuis 1973, Paris d’obtenir un deuxième trophée après celui de la coupe de la ligue.
Rennais, Stéphanois et Lillois sont aux anges depuis hier soir. Avec les victoires du PSG et de l’Olympique Lyonnais contre Amiens (0-1) et Sedan (1-0), la cinquième place de ligue 1 devient qualificative pour la Coupe UEFA. Lyon étant assuré de disputer la Ligue des Champions tandis que le PSG jouera l’UEFA. Malgré un futur en ligue 1 plus qu’incertain le club de la capitale disputera une dixième finale de Coupe de France depuis 1982.
C’est moche, ça gagne… Le PSG Coupe de France !
Ces demi-finales avaient donc débuté mardi soir avec Amiens qui recevait au Stade la Licorne un PSG une fois de plus en classe biberon. Et même si Armand, Ceara, Yepes et Luyindula ont débuté le match Sankharé, Chantôme, Ngoyi, Mabiala étaient bien sur le près pour obtenir un second ticket pour le stade de France cette saison. Amiens entamait la rencontre à cent à l’heure, mais c’est bien Paris qui avait le ballon en première mi-temps. Cependant, aucun des hommes de Paul Le Guen ne savait l’utiliser à bon escient. Seul Souza (une fois n’est pas coutume) se distinguait vaguement sur coup de pied arrêté (2è et 24è). Comme souvent, Luyindula n’avait pas l’air concerné par le match. L’événement de la première mi-temps intervient à la 34è quand Tony Chapron suspend la rencontre à cause des gaz lacrymogènes utilisés par les CRS pour repousser des supporters du PSG tentant d’entrer dans le stade sans billet. Le match reprend dix minutes plus tard, mais le rythme coupé oblige les 22 acteurs attendre gentiment la pause.
Au retour des vestiaires, les amiénois haussent le ton. Le 14è de ligue 2 frôle l’ouverture du score. Buron résiste au retour de Mabiala après un chevauché terrible dans le camp parisien, mais n’enroule pas assez sa frappe qui est détournée par un impeccable Jérôme Alonzo. Le tout, au nez et à la barbe d’un Fabrice Fiorèse se voyant déjà vanner les 500 supporters parisiens qui en voulaient tant à ses. Et ce qui arrive souvent dans ces matches de coupe arriva. Au plus fort de la domination Picarde, Yannick Boli (entré à la 70è) partait de son côté gauche, trouvait Luyindula pour un une-deux de 25 mètres, prenait en contre-pied deux défenseurs Amiénois avant de gagner son duel avec Benvegnu, qui s’était retrouvé très vite sur les fesses (1-0, 78è). Dès lors Paris faisait comme d’habitude : Reculer. Mais cette saison, le béton a bien des fissures et les attaques-défenses se multipliaient. À la Parisienne, la fin de match concédait la dernière occasion aux locaux. Au fin fond des arrêts de jeu, Fiorèse héritait d’un ballon sur corner. Contrôle testiculaire et frappe puissante croisée, stoppée par un Jérôme Alonzo digne de la saison 2003-2004. 1-0, score minimum et si le portier parisien du soir déclarait que ce match était un hold-up, on n’est pas tenté de la contredire.
Lyon (juste) avant le début de l’angoisse.
Si Paris a mis 78è minutes pour ouvrir le score contre Amiens, le septuple champion de France et toujours leader de la ligue 1 a mis 87 minutes à trouver la faille, à Gerland, face au 8è de ligue 2 : Sedan. Alors que les Ardennais, qui avaient encore moins démérité que les Amiénois, hésitaient farouchement entre les contres à 100 à l’heure et attendre tranquillement la prolongation, Juninho redevenait le joueur décisif des années passées, sur un coup franc de presque 40 mètres (1-0, 87è). Sur ce match, Kader Keita fut le plus en vue. Agité et agitant la défense de Sedan, mais manquant de réalisme. Comme souvent. D’ailleurs l’Ivoirien manque de tuer le match dans les arrêts de jeu ne parvenant pas à trouver le cadre à 12 mètres du but de Regnault.
Ce qui est le plus marquant sur ce match, c’est la composition de l’équipe Lyonnaise qui a débuté le match après le scandale de Jean-Michel Aulas. Pour rappel, le Président Lyonnais avait menacé « d’aligner » (parce que c’est lui qui fait l’équipe) une équipe B frustrée de ne pas voir le Lyon-Nancy de samedi décalé à dimanche alors que tous les matches des deux dernières journées de ligue 1 se jouent en même temps…Coupet tenait la cage lyonnaise et il ne fut pas déstabilisé par une défense Grosso-Boumsong-Cris-Réveillère des plus communes. Toulalan et Källstrom se positionnaient devant la défense quand Bodmer occupait un poste de pseudo numéro 10. Ben Arfa couvrait le côté gauche, Keita le droit et Fred en pointe, ce qui constituait le seul méga changement avec l’absence de Juninho (pour Bodmer). L’Olympique Lyonnais disputera donc sa première finale de Coupe de France depuis 1976 (et une finale perdue contre Marseille 2-0). La dernière victoire des Gones remonte à 1973 (contre Nantes 2-1). Mais ce ne sera néanmoins pas la première fois que l’OL mettra les crampons au SDF y ayant disputé le Lille-Lyon de la 27è journée (victoire 1-0) et en y ayant remporté la Coupe de la Ligue 2001 (contre Monaco 2-1 après prolongations) et la pathétique finale de la Coupe de la Ligue 2007 (1-0) où Henrique avait permis à Bordeaux et à l'ensemble des spectateurs de s'éviter une prolongation des plus sinistres.