11/03 Nucléaire : le « coût » d'un enterrement de première classe.

Publié le 11 mars 2014 par Jorge

Trois ans, aujourd'hui, de la catastrophe de Fukushima.De l'émotion initiale on est passé peu à peu à l'indifférence et, plus subrepticement encore, au déni de réalité et à l'effacement de la notion de risque humain.La catastrophe de Fukushima est le résultat d'une conjonction de facteurs peu probable. Mais aussi -et surtout!- la preuve, et à quel prix, que peu probable ne veut en aucun cas dire impossible et que, lorsque des telles conjonctions de facteurs ont lieu, le prix HUMAIN est gigantesque, s'étale sur une période extrêmement longue et ne peut, jamais, être conjuré définitivement.Le premier pas de la méthode suivie consiste à réduire le sujet, non pas à son coût économique, qui ne peut être sérieusement estimé que sur le très long terme, tant certains facteurs sont particuliers. Par exemple, le temps nécessaire pour que les terres agricoles redeviennent sans danger. 

Il est donc réduit aux sorties monétaires réelles et aux provisions possibles dans les comptes de la zone ou du pays concerné.

Mais, si tant est qu'on puisse le faire, parmi bien d'autres exemples :Quel sens a le coût de chaque mort ?Quel sens a le coût de chaque déplacé ?Quel sens a le coût des vies en « prisons libres » que sont celles des relogés âgés dans des baraquements provisoires qui ont une fâcheuse tendance à devenir quasi définitifs ?Accepter de troquer à égalité la valeur d'une vie par le coût estimé de sa suppression est un renoncement pur et simple à accorder à la vie humaine une primauté absolue sur tout autre facteur. C'est une faux principe, une tricherie logique.C'est plus sournois qu'une guerre et plus étalé dans le temps, mais raisonner sur la base d'une telle tricherie logique est tout simplement remettre au fond de la liste des priorités le respect de la vie.© Jorge