Un dialogue de Jean-Luc Nancy avec Pierre-Philippe Jandin nous permet d’entrer dans l’itinéraire et la pensée du philosophe. Comment s’est construite la méthode et avancé le chemin. Nous sommes dans les concepts comme dans une réalité tangible. Nous voyons apparaître les figures qui accompagnent, les conceptions que l’on critique ou qui étayent. Nous abordons toutes les questions qui fondent l’œuvre de Jean-Luc Nancy : le monde et la pluralité des mondes, le peuple, la démocratie, les religions, la beauté, les arts, le toucher, la présence, la communauté, le singulier pluriel. Cette promenade philosophique, ce dialogue (je note qu’il n’est pas dit « entretien », car c’est un véritable échange qui se présente au lecteur) nous mènent, dans une grande exigence verbale, à ceci : « Ce vers quoi l’existence tend, c’est vers le monde et l’être-au-monde, c’est-à-dire vers la possibilité de faire sens. (…) L’existence désire être au monde et faire monde. (…) Un monde ne procède pas d’un besoin – ni de celui d’un être, ni de celui d’un "créateur". Il est sans besoin, il est ceci : que tout est là et demande à être salué en tant que c’est là. »