"[...] je pensais Naufrage familial, notre misérable fratrie, je pensais je manque d'imagination pour aimer Hélène, continuer à l'aimer matin après matin, je pensais La femme d'Harald dans la brasserie de Montparnasse, toujours si bien coiffée, son regard balayant les murs, je pensais Me lever, remettre trois bûches dans la cheminée et m'endormir, mais je ne me lève pas, je ne m'endors pas."
Paul vient de parcourir trois cents kilomètres pour vérifier qu'un des robinets de la maison familiale a bien été purgé. Son frère jumeau, Odd, lui a envoyé une lettre pour lui annoncer sa disparition volontaire et son départ de cette maison dans laquelle il vivait seul depuis longtemps et où n'importe qui pourrait devenir fou. Paul arrive avec un énorme rhume et est très vite coincé par la neige dans l'étrange demeure inhospitalière. Il prend son mal en patience, se nourrit de ce qu'il trouve, allume la cheminée, explore à pieds les environs et remet en perspective le passé de sa famille...
J'ai été très déroutée par ce roman, qui a pourtant rencontré un grand succès sur la blogosphère, et pour lequel j'avais assez rapidement développé une grande curiosité. J'en ai trouvé l'atmosphère sinistre, lugubre et excessivement pessimiste. Bien entendu, le style de Véronique Bizot y est remarquable. Et cette lecture fait écho à tant d'autres lectures (de qualité) à l'atmosphère équivalente (un brin gothique ?). Je reste d'ailleurs - après ma lecture - encore marquée par les images et les situations qu'elle convoque. Cependant, je suis restée étonnée par l'intention, l'objet de ce petit livre. La morale en serait-elle qu'il ne faut jamais, au grand jamais, laisser aux maisons le soin de décider seules de notre avenir ?
Editions Actes Sud - 15.30€ - 2011
Un grand merci à Jack qui m'a permis de satisfaire ma curiosité [clic ici] !! - Beaucoup d'avis sur Babélio [clic ici]