Ne vous y méprenez pas, Masters of sex n’est pas une série qui vous expliquera plus ou moins subtilement comment satisfaire votre partenaire à renfort d’images érotiques (j’en vois qui sont déçus au fond de la salle).
Pour vous expliquer un peu l’histoire, le docteur Masters (voyez le jeu de mots) est gynécologue dans les années 50-60. Il se lance dans une étude plutôt compliquée : le sexe en étudiant le plaisir individuel ou à deux, les réactions, les différentes phases jusqu’à l’orgasme, et ce – et c’est bien là où se pose le problème – chez l’humain.
Plusieurs problèmes se posent, notamment comment faire accepter une étude humaine du sexe lorsque l’époque ne s’y prête pas ? Je vous rappelle un peu le contexte des années 50 aux Etats-Unis : Madame est au foyer ou au mieux, elle a réussi, elle est secrétaire, Monsieur travaille. Les personnes de couleur ne sont que des nègres, bien séparés des blancs. Quant au sexe, on ne s’élance pas dans de la gymnastique périlleuse et le plaisir féminin est une légende urbaine. Enfin, que dire du couple monogame… Mono quoi ? Comment résister à l’appel de l’assistante jeune et jolie, parfaitement taillée dans son tailleur ? Je me le demande.
Vous comprendrez que Bill Masters (superbement interprété par Michael Sheen) n’est pas au bout de ses peines en se lançant dans une entreprise comme celle-ci. La première moitié de la saison 1 pose les problèmes d’époque, les premières difficultés face à la hiérarchie universitaire. La seconde partie est bien plus passionnante, elle se fixe sur le relationnel, les rapports que Masters a avec sa très charmante assistante Virginia (la sensuelle Lizzy Caplan), son mariage, les rapports avec sa mère. J’aimerai vous en dire plus, mais je ne veux rien vous dévoiler. Personnellement, à partir de la seconde moitié, j’ai enchaîné rapidement les épisodes (la saison en compte 12), car c’était passionnant, certaines situations sont tout à fait d’actualité et surtout, c’est très intéressant de voir comment le sexe était perçu en ce temps-là, les mœurs, la mode (leurs robes…) et puis, comment regarder deux personnes faisant l’amour sans soi-même se poser des questions ?
La série est intelligente, elle ne tombe jamais dans la vulgarité, elle est très bien écrite et incroyablement interprétée. Mon seul regret : il n’y a aucun bonus dans le coffret DVD.
Le coffret de la saison 1 sortira le 13 mars.