La ville de Pékin baigne dans le "smog", un nuage de pollution permanent empêchant de voir la couleur du ciel. Un couple de jeunes mariés a choisi de poser avec des masques à gaz pour protester contre l'inaction du gouvernement face à cette très grave situation qui met en péril la santé des habitants de la capitale chinoise.
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La ville de Pékin est perpétuellement étouffée dans un épais brouillard gris particulièrement nocif, le "smog" (brouillard formé par la pollution atmosphérique). La pollution a aujourd'hui fait de Pékin une ville "à peine vivable pour des êtres humains" selon le constat alarmiste dressé dans un rapport de l'Académie chinoise des sciences sociales.
La densité des particules fines en suspension dans l'air a atteint mercredi 26 février à Pékin la barre des 557 microgrammes par mètre cube, soit plus de 20 fois le seuil jugé dangereux par l'OMS (l'Organisation Mondiale de la santé). Les autorités ont émis une "alerte orange" et ont demandé à la population de sortir le moins possible et d'utiliser les transports publics.
Cette pollution provient principalement des centrales à charbon qui fournissent la région en électricité, mais aussi des usines et des voitures, toujours plus nombreuses.
Alors que les études montrant les effets dévastateurs sur la santé se multiplient, la pollution atmosphérique s'est imposée comme la principale préoccupation des Chinois, créant un fort mouvement de protestation.
Un couple de jeune mariés a ainsi réalisé une série de photos (voir diaporama ci-dessus) en prenant la pose avec des masques à gaz. Une manière d'alerter l'opinion publique et de protester contre l'inaction du gouvernement face à l' " Airpocalypse ". C'est ainsi que les Chinois surnomment les situations d'extrême pollution qui plongent les grandes villes du pays dans un épais brouillard toxique.
Pour calmer et tenter de rassurer la population, au plus fort du pic de pollution, le président chinois Xi Jinping a pris un bain de foule sans masque de protection ce 26 février à Pékin. Il a appelé à renforcer les efforts de lutte contre la pollution de l'air. En attendant que le gouvernement ne s'investisse encore d'avantage, une nouvelle loi est entrée en vigueur le 1er mars. Celle-ci prévoit des contrôles plus stricts des industries polluantes et des amendes plus élevées pour celles qui sont en infraction.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang a indiqué vouloir "déclarer la guerre à la pollution",... tout en reconduisant pour 2014 un objectif de croissance de 7,5%. "50.000 chaudières à charbon seront supprimées cette année a-t-il annoncé, les centrales thermiques seront modernisées et six millions de véhicules anciens seront mis à la casse".
Après trois décennies d'industrialisation et d'urbanisation à tout-va, le gouvernement chinois va-t-il réussir à soutenir l'activité, actuellement ralentie, tout en faisant évoluer un modèle de croissance plus écologique ?
Mathilde Emery