La quatrième ronde des préliminaires de la 18e édition des Francouvertes aura lieu ce soir. Durant sept semaines, trois candidats participent au concours-vitrine chaque lundi. Les vainqueurs des préliminaires remporteront une place en demi-finale où ils tenteront d’atteindre la grande finale, le 12 mai prochain. Près de 120 000 $ en bourses et en prix seront remis aux participants. Feu à volonté vous présente chaque lundi vos trois candidats du jour. Cette semaine, Mathias Mental, P.A.P.A. (Pas d’Argent Pas d’Argent) et Someurland tenteront de gagner vos oreilles et celles des juges.
Mathias Mental
Photo : courtoisie
« On fait du hipster rock. C’est un rock au goût du jour avec ben de la guitare, une esthétique un peu garrochée et un côté de bonne humeur. Ce sont des paroles drôles et on parle du quotidien des jeunes. »
Les Francouvertes, ça représente quoi pour toi?
Ce sont des gens qui parlent de la scène locale. Ils donnent les moyens aux artistes de réaliser leurs ambitions. Ils nous font connaître. Quand je regarde les gens qui sont passés dans les éditions précédentes, je constate que beaucoup sont aujourd’hui des artistes bien connus.
Qu’est-ce qui te différencie des autres candidats?
Il y a beaucoup de bons de candidats cette année. Notre but ce n’est pas de nous démarquer. Par contre, on a un côté anglophile même si nos textes sont en français. On représente beaucoup la scène musicale du Mile-End, cette scène parallèle où tout se mélange.
Pourquoi à ton avis, mériterais-tu ta place en finale?
À la base, on est juste contents d’avoir été acceptés. C’est un concours axé sur la chanson et ce n’est pas tout à fait ce que l’on fait donc juste d’avoir été acceptés, pour nous, c’est excellent. J’ai été complètement abasourdi. Je ne suis pas compétitif. Si on arrive à se démarquer, c’est parce que les gens vont avoir aimé notre façon personnelle de faire les choses, mais, à mon avis, tout le monde sort gagnant de ce concours-là.
Qu’est-ce qui est le plus difficile selon toi dans le cheminement vers le succès musical?
Y’a rien de difficile. C’est juste du fun. Il faut avoir une tête de cochon et persévérer, mais une fois que tu as compris ça et que tu es prêt à avancer tête baissée, tôt ou tard tu vas faire ton chemin.
Un artiste que tu aimerais nous faire découvrir et pourquoi?
Choses Sauvages. Un groupe d’ici. Je les ai découverts il n’y a pas longtemps. C’est semi indie rock semi électro.
L’artiste auquel tu t’identifies le plus?
Je suis en train de lire la biographie de Leonard Cohen. Chaque fois que je lis ce qu’il a fait, ça me stimule. J’aime le fait que les gens arrivent à leur maturité artistique à 40 ans plutôt qu’à 20 ou 30 ans. Je m’identifie aussi à des gens d’autres disciplines. Des cinéastes comme Truffaut, des humoristes comme Louis C.K.
Le premier disque que tu as acheté?
Avec l’argent Canadian Tire que mon père avait eu après avoir rénové la cuisine: l’Album Bleu de Weezer… et le suivant c’était la trame sonore Singin’ In The Rain.
Si tu pouvais être un instrument de musique ce serait lequel et pourquoi?
Je serais un synthétiseur. C’est mon instrument préféré. Ça a un côté performance et un côté cérébral. Avec une guitare, tu peux faire plusieurs bruits, mais avec un synthé, tu dois tout programmer. Je ne suis pas un musicien de formation et c’est ma façon de faire de la musique.
P.A.P.A. (Pas d’Argent Pas d’Argent)
Photo : Sabrina G. Jolicoeur
« C’est du hip-hop. Je rape sur des beats et j’essaie de sortir du cadre actuel, d’amener sur la table l’espèce de paradoxe entre l’American Dream et le socialement engagé. »
Les Francouvertes, ça représente quoi pour toi?
Une belle opportunité, une belle plateforme. C’est un bon moyen pour les gens qui ne sont pas signés de faire un plus gros move. C’est une belle dynamique, parce que le public n’est pas là pour triper. Les gens sont là pour juger, pas pour triper. Il n’y a jamais personne qui a gagné les Francouvertes avec le style de musique que je fais. Cette ouverture d’esprit, le fait que j’aie ma place ici, c’est une ouverture d’esprit qui rempli mon cœur.
Qu’est-ce qui te différencie des autres candidats?
J’imagine que ce sera l’énergie que je donne sur scène. La relation intimiste avec une mise en scène concept qui amène un autre degré à la performance.
Pourquoi à ton avis, mériterais-tu ta place en finale?
À cause de mon unicité, de mon caractère, de l’image que ma musique propage. Mon message. Je veux que le plus de personnes entendent ce que j’ai à dire. C’est le but derrière ça.
Qu’est-ce qui est le plus difficile selon toi dans le cheminement vers le succès musical?
Premièrement, beaucoup tombent dans le piège de faire ce que tout le monde fait. C’est se tirer dans le pied. La barrière de la langue est aussi un problème si tu veux sortir du Québec, et même être au Québec avec un hype autour de toi, c’est difficile. Je suis convaincu qu’on a moins de chance de percer en chantant en français, mais c’est comme ça que je fais mon art. Ce n’est pas un français international. Il est mélangé avec du slang, de l’anglais.
Un artiste que tu aimerais nous faire découvrir et pourquoi?
Elliot Maginot. C’est un de mes collègues de travail. Il a un son incroyable. Il ne pouvait pas être aux Francouvertes à cause de la langue, mais il ira loin. Shaw Coop aussi, un gars qui fonctionne très bien à Londres avec son EP.
L’artiste auquel tu t’identifies le plus?
Guy Debord. Son esprit anti institutionnaliste.
Le premier disque que tu as acheté?
Nevermind de Nirvana
Si tu pouvais être un instrument de musique ce serait lequel et pourquoi?
L’harmonica, car je trouve que c’est l’instrument le plus facile à jouer médiocrement, mais il faut beaucoup de soul pour le rendre agréable.
Someurland
Photo : Anne-Sophie Mongeau
« J’ai en moi un électro rock avec un gros penchant pour les structures pop. Ce sont des “textes bagages” relativement lourds, mélancoliques, mais j’essaye de balancer ça avec de la musique un peu plus hop la vie. Je retourne souvent dans mes vieilles pantoufles et ma musique redevient sombre. Quand ça va bien, t’écris pas des tounes, tu t’en vas prendre une pinte. »
Les Francouvertes, ça représente quoi pour toi?
C’est une surprise pour moi. Je ne m’attendais pas à être prise. Ce que je fais ne ressort pas des Francouvertes normalement. J’ai commencé à faire mes premières tounes il y un an et demi seulement. J’avais l’impression que la plupart des artistes des Francouvertes étaient arrivés à un produit plus achevé. Ce projet-là est tellement récent. On a fait trois shows à ce jour.
Qu’est-ce qui te différencie des autres candidats?
C’est difficile de répondre à ça sans avoir l’air prétentieux, mais, honnêtement, je n’ai rien entendu dans le concours qui sonne de la même manière que ce que je fais. Tout ce que j’ai vu était optimiste, léger et ça nous fait sentir bien. Il y a beaucoup de folk et quand ça tombe dans le plus heavy, c’est du rock. Tout le monde me rappelle quelque chose que j’ai déjà entendu sur la scène québécoise et je ne ressemble à rien. J’espère justement que des artistes vont tenter de faire des nouveaux sons. On stagne dans un certain genre au Québec actuellement.
Pourquoi à ton avis, mériterais-tu ta place en finale?
Parce qu’on a besoin d’entendre quelque de nouveau. On a le syndrome du comfort food au Québec. On peut reconnaître toutes les influences de tout le monde. Il y a une sécurité là-dedans. Je pense que je vais provoquer un vent de fraicheur.
Qu’est-ce qui est le plus difficile selon toi dans le cheminement vers le succès musical?
Je pense que le côté hermétique par rapport à certains genres de musique est un problème. Avec ce qui est électronique, c’est vraiment difficile de se tailler une place sur la scène musicale au Québec. J’assume ce que je fais, mais il y a des conventions. On doit fiter par rapport à des critères, plutôt que de faire de la musique qui pique la curiosité.
Un artiste que tu aimerais nous faire découvrir et pourquoi?
Un groupe électro pop de la Californie. Faded Paper Figures. Ils sont super efficaces. Ils sont gentils dans leur type de musique, mais ils font de belles mélodies. Les sons électroniques sont subtils et précis.
L’artiste auquel tu t’identifies le plus?
Amanda Palmer. C’est vraiment un brain. Elle est super inspirée, sans prétention et intègre. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas l’aimer.
Le premier disque que tu as acheté?
La trame sonore de Jurassic Park.
Si tu pouvais être un instrument de musique ce serait lequel et pourquoi?
Je ne voudrais pas être une guitare, parce que tout le monde joue dur là-dessus. Un piano probablement. Au piano, je ne vois que quelqu’un en symbiose avec son instrument. Il n’y a pas d’amateur qui joue de cet instrument. C’est tellement noble.