Splendeur et décadence de l'Abbaye de Gellone

Par Elisabeth Leroy

Si l'on ne possède que peu de renseignements sur les premières années de l'abbaye, de ses origines au XIè siècle, (il n'en subsiste aujourd'hui que la petite tour dite de Saint Martin et la crypte) en revanche on peut affirmer que la période d'apogée de Gellone s'est située du XIè au XIIIe siècle. Grâce à l'affluence des visiteurs, dont certains n'hésitèrent pas à laisser de nombreux dons, les possessions de l'abbaye ne cessèrent d'augmenter, en même temps que le développement du village. Ceci explique que dans la 1ère moitié du XIè siècle, il fut possible de reconstruire l'abbaye, le rez-de-chaussée du cloître et des bâtiments conventuels venant s'ajouter à l'église construite au-dessus de la crypte et qui fut terminée vers la fin du XIè sicèle. Une église à laquelle fut ajoutée, à la fin du XIIè sicèle, un porche, "le gimel", et un cloître riche en sculptures. C'est à cette époque également que furent réalisés tous les travaux de mise en valeur du territoire, (sources, fontaines, canalisations et moulins) qui profitèrent en premier lieu à la communauté civile, composée de notables et vivant autour de l'abbaye. Les siècles suivants devaient marquer une pause. Des travaux étaient pourtant réalisés dans l'église. C'est dans cet état que l'abbaye allait subir les contre-coups des guerres de religion. En 1569 le village et l'abbaye furent pris et pillés par des troupes de protestants venues d'Aniane et de Gignac. Fort heureusement, la communauté monastique avait réussi à s'enfuir à Lodève avant leur arrivée en sauvegardant les saintes reliques, l'argenterie et les ornements les plus précieux. Les lieux monastiques, bien qu'en partie dévastés, furent repris peu après, militairement, par une troupe soulevée par l'Abbé Claude Briçonnet.