Une chasse à l'homme scandaleuse et des juges écouteurs

Publié le 10 mars 2014 par Gezale

Je reviens sur deux événements que je souhaite commenter. Le premier de ces événements met en cause Patrick Buisson. Cela vous surprendra peut-être, compte tenu des engagements de cet homme aux antipodes des miens, mais j’ai détesté le reportage soi-disant exclusif de la chaîne d’info i-télé, plutôt une chasse à l’homme d’ailleurs. Il fait nuit. Nous sommes dans les ruelles du centre-ville des Sables d’Olonne. Patrick Buisson, chapeau sur la tête descendu jusqu’au nez, col de manteau relevé, tente d’échapper à la caméra d’un reporter bien informé qui ne cesse de le harceler et de lui poser des questions, toujours les mêmes. A plusieurs reprises, Patrick Buisson refuse de répondre, accélère le pas, se met même à courir…« je n’ai rien à vous dire » « gestapiste » lance-t-il à son chasseur, ce qui dans la bouche d’un pétainiste a tout de même une certaine saveur. Qu’importe, l’envoyé spécial d’i-télé poursuit sa traque, son entreprise de déstabilisation. Cela dure plusieurs minutes, jusqu’au domicile de Patrick Buisson qui s’enferme à double tour. La séquence, je le dis tout net, est scandaleuse. Ce n’est pas cela le journalisme…et pourtant, i-télé reprendra en boucle son « exclusivité » également diffusée par le Zapping de Canal Plus… Le second événement c’est l’écoute de Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ajoutée aux perquisitions conduites à son domicile et dans ses locaux professionnels par les juges d’instruction désignés par le procureur du pôle financier dans l’affaire Kadhafi. Qu’on me comprenne bien, je ne connais pas les détails de l’affaire. J’ignore ce qu’ont entendu les juges bons connaisseurs des écoutes et des conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat. Ceux qui me lisent savent que je ne suis pas Sarkozyste. Oh que non. Je suis d’autant plus libre pour joindre ma voix (très petite) aux interrogations et aux mises en garde de centaines d’avocats très attachés — avec raison — au secret des conversations entre un justiciable et son défenseur. Il s’agit là de libertés fondamentales. Et de droits légitimes dans une démocratie qui fonctionne bien.