Même si les journalistes utilisent généralement les réseaux sociaux dans leur travail, ils ne considèrent pas toujours cette source comme fiable.
Les réseaux sociaux sont devenus des outils incontournables pour les professionnels de la communication qui les utilisent de manière quotidienne dans leur travail. Néanmoins, l’information véhiculée par ces réseaux n’apparaît pas totalement fiable pour les journalistes espagnols. En effet, l’Université Carlos III de Madrid (UC3M) a mené une enquête auprès de 400 journalistes pour établir une analyse de la profession prenant en compte la place des réseaux sociaux et leur rôle en tant qu’outils journalistiques additionnels. De par l’aspect intuitif et collaboratif des réseaux sociaux, il est en effet primordial de se poser la question de la fiabilité des sources.
Une source paradoxale
L’étude mesure l’étendue de l’influence des réseaux sociaux dans la routine de travail des journalistes. Plus qu’une source centrale à leur travail, c’est apparemment comme un complément à celui-ci qu’apparaissent les réseaux sociaux, avec 93% des journalistes qui affirment utiliser les réseaux sociaux comme un outil additionnel. Plus précisément, "Facebook et Twitter sont les plus utilisés, principalement pour publier des informations concernant le média dans lequel ils travaillent, connaître l’avis des internautes, détecter des nouveaux sujets, chercher une information et contacter des sources" explique Eva Herrero Curiel, professeure au Département Journalisme et Communication Audiovisuelle d’UC3M. De plus, 36,34% des journalistes déclarent utiliser les réseaux sociaux pour comparer leur information.
Réseaux sociaux : information ou désinformation ?
Paradoxalement, les journalistes seraient 67% à considérer ces sources comme étant moins fiables que les médias traditionnels, estimant qu’ils n’offrent pas professionnalisme, profondeur et crédibilité. "Ces contradictions illustrent des attitudes encore vacillantes ou ambiguës de la part des professionnels concernant leur regard journalistique pour ces plateformes, au moins d’un point de vue discursif" commente Eva Herrero. L’âge ou le lieu de travail peut aussi influer sur l’utilisation des réseaux sociaux puisque 57,40% des journalistes âgés entre 21 ans et 40 ans déclarent utiliser quotidiennement les réseaux tandis que les personnes âgées de plus de 40 ans les utilisent seulement de manière fréquente.