Certains mettent le petit Jésus dans la crèche, au sens propre, mais surtout, pour ce qui nous intéresse ici, au sens figuré.
Xerxès, dans un billet récent de son blog Tendre bulle, évoque ainsi les expressions imagées désignant le coït, dont celle citée ci-dessus qui figure en titre de billet.
Ces mots ou expressions peuvent être étranges, drôles, inattendues, communes... Il en existe tant ! Pierre Guiraud, dans son Dictionnaire érotique, les citent et les classent, mais le dictionnaire, bien que fort intéressant et très bien documenté, n'est pas d'une absolue complétude tant le vocabulaire évolue, tant les créations dans le domaine du sexe foisonnent.
Le coït est ainsi, selon le classement de Pierre Guiraud, un « faire » : faire l'amour, faire la chose, choser, besogner..., des actions artisanales avec les notions de mouvements répétés, de pénétrations et de coups (repasser, ramoner, frotter, emboucher, enfiler, marteler, bourrer...), un combat (la séduction en étant un premier, et l'on se rappelle à se propos la métaphore filée par un Don Juan chez Molière), un jeu dont la danse fait partie ou encore une action locative, avec des expressions floues comme « venir là ».
Un simple verbe peut se rattacher à un nom, la locution devant plus parlante, plus imagée encore : enfourner son pain, sa baguette est de ce ressort : nous y trouvons l'action artisanale liée à la pénétration, une image de la verge avec le pain et une image du vagin comme contenant, le four. Remplacez le four par tout autre terme contenant comme la grotte et une nouvelle expression se crée : le spéléologue part en expédition, entre dans les profondeurs, à moins que la passivité de la grotte (les expressions les plus communes mettent en avant un mouvement masculin et une inertie féminine) ne se mue en un engloutissement, c'est la grotte qui aspire alors le spéléologue. Rien n'empêche donc un changement de point de vue. Au lieu d'enfourner le pain, c'est le four qui peut le cuire...
Dans son Dictionnaire érotique de la francophonie, Georges Lebouc évoque les différentes manières d'exprimer le coït à travers les pays francophone dans le chapitre qu'il a intitulé « faire la bête à deux dos ».
Au Cameroun, on peut ainsi entendre « faire les physiques » ou « faire le sport », en Côte d'Ivoire le verbe « lover », aux Antilles « faire circuler le sang », au Gabon « prendre sa crampe », au Québec « donner son biscuit » ou « crémer le gâteau ». Les métaphores culinaires sont très fréquentes...
Et quand une femme ne veut plus avoir de relation sexuelle avec un homme, aux Antilles, elle ferme le robinet...