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Merwan – Le Bel âge, Départs (Tome 3)

Par Yvantilleuil

Merwan - Le Bel âge, Départs (Tome 3)Ce troisième et dernier tome permet à Merwan (Pour l’Empire, L’Or et le Sang) de dresser la suite du portrait de ces trois jeunes filles qui ont comme point commun d’être coincées dans « Le Bel Age » : cette période charnière de la vie, située entre l’adolescence et le monde des adultes. L’une légèrement dépressive, l’autre carrément workaholic et la dernière légèrement mythomane se retrouvent à ce carrefour de leur existence, fait de choix, d’aspirations et de soucis sentimentaux.

Après un premier volet (Désordre) qui invitait à suivre les histoires de Violette, Leïla et Hélène en parallèle et un second volet (Territoire) qui unissait la trajectoire des trois filles, cette conclusion (Départs) emmène les trois colocataires en dehors de Paris, loin des prises de tête et de ce petit appart où il devenait difficile de ne pas empiéter sur le territoire de l’autre. Si la colocation avait été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les trois jeunes filles, celle-ci ne tarde pas à créer quelques tensions. Ce voyage en montagne arrive donc à point nommé pour détendre l’atmosphère et pour leur permettre de se retrouver avant de changer de cap et de prendre un nouveau départ dans leurs vies respectives.

À l’instar de Bastien Vivès (Le goût du Chlore, Dans mes yeux, Amitié étroite, Polina) et de Thomas Cadène (Les autres gens), Merwan s’intéresse donc aux questionnements de jeunes adultes en manque de repères, cherchant encore leur place dans la société. Usant de dialogues parfaitement ciselés et passant continuellement d’un personnage à l’autre, il parvient à rendre ce quotidien somme toute banal, assez intéressant à suivre. Si ces histoires post-adolescentes, parsemées de déconvenues amoureuses, de problèmes familiaux et de déboires estudiantins, n’ont rien d’extraordinaire, l’auteur parvient néanmoins à accrocher le lecteur en restituant ces aléas du quotidien avec justesse et sincérité. Derrière l’optimisme et le succès apparent de cette colocation, le lecteur décèle ainsi progressivement la fragilité de cet équilibre, d’abord exprimée à travers des non-dits, mais de façon de plus en plus explicite au fil des pages.

La mise en scène quasi cinématographique accompagne brillamment cette trilogie qui s’invite de manière intimiste dans la destinée de ces trois jeunes filles. En saisissant les regards et en accentuant les non-dits, l’auteur parvient à distiller les sentiments qui accompagnent cette phase de transition, faite de bonheur et de déceptions, ou l’existence se forge.

Une très bonne trilogie !


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