L’Udinese punit un Milan prétentieux et stérile…

A Udine, l’AC Milan a été battu par une Udinese pourtant en crise et qui ne gagnait plus depuis un mois. Les Rossoneri ont subi leur seconde défaite consécutive sans marquer le moindre but, la dixième débâcle en championnat, la cinquième de Seedorf en dix matches entre Coupe d’Italie, Champions League et championnat. Après sa victoire décisive à San Siro en Coupe d’Italie, l’Udinese s’est encore payé Milan, maintenant très loin de la zone Europa League et dans une situation critique en Champions League… Pauvre Milan…

A Milan, on veut oublier cette défaite, faire croire qu’elle a peu d’importance, qu’elle n’est pas grave car c’est le match à Madrid qui est important. Mais on ne peut pas passer sous silence la prestation catastrophique, la 10° défaite de la saison (avec 9 victoires et 8 matches nuls) ni un classement qui n’a jamais été aussi triste depuis 30 ans (lors de la saison 1983-1984) ou encore les 13 points en 10 matches de Seedorf (là où Allegri en avait fait 14 lors de ses 10 derniers matches). Imaginer que même une qualification en Europa League devient très difficile pour un club appelé AC Milan n’est pas un exercice facile, encore faut-il que le club soit intéressé par cet objectif.

Tel un noble déchu, Milan veut sauver les apparences, convaincu d’être toujours aussi riche et en reniant la cruelle vérité pas conforme à la hauteur de son antique blason. Le match à Udine n’intéressait pas le club, trop fier de son histoire en Champions League pour considérer un minimum la qualification en Europa League. La priorité absolue est donnée à la Champions League même s’il faut espérer un exploit à la limite de l’impossible face à une équipe du même niveau que Real Madrid et Barcelone. Dans sa glorieuse histoire, l’AC Milan n’a jamais réussi à se qualifier après avoir perdu le match aller à domicile : le Milan actuel en est-il capable?

Le turn over effectué par Seedorf a visiblement été excessif, insupportable pour ce Milan privé d’un banc à la hauteur. Zapata et Birsa revenaient de blessure, Mexès et Robinho ne jouaient plus depuis des lustres, Honda est revenu de Tokyo durant la nuit entre jeudi et vendredi. Il était important de laisser au repos quelques joueurs mais pas de snober autant ce match de championnat pour tenter une qualification extrêmement difficile. Seedorf a prouvé toute son inexpérience avec ce turn over mal géré. Le résultat est sous les yeux de tous : une prestation pitoyable avec une défense fébrile, un milieu qui filtre mal, une attaque stérile et une équipe qui aurait bien besoin d’un bain d’humilité.

Le jeu en valait-il la chandelle? N’aurait-il pas été plus judicieux de dépenser un peu plus d’énergie pour se présenter en Espagne avec une victoire et moins de doutes? Une victoire qui aurait apporté un peu plus de confiance et d’enthousiasme à une équipe qui en a cruellement besoin. Perdre n’est jamais bon et avec un turn over plus réfléchi, Milan aurait probablement joué avec une autre attitude et de meilleurs résultats sur le terrain. Tous les progrès et les certitudes acquis ces dernières semaines se sont écroulés à Udine. Une victoire au Vicente Calderon devient maintenant obligatoire pour justifier tant de changements. Mais ce Milan qui a inscrit deux buts lors des quatre dernières rencontres (Atletico, Sampdoria, Juventus et Udinese) sera-t-il capable de battre à deux reprises l’excellent Courtois?

Le risque de se retrouver mercredi matin sans plus aucun objectif à poursuivre cette saison est très élevé. A ce rythme, Milan n’arrivera jamais à atteindre la zone Europa League, qui n’est certes pas aussi fascinante que la Champions League mais qui peut se révéler importante, notamment au niveau financier, pour un club qui veut se reconstruire. Le turn over trop conséquent (et le banc pas à la hauteur) a été fatal, en espérant qu’il ait au moins été utile en vue de la Champions League et pas négativement décisif dans la course à l’Europa League car imaginer une Europe sans Milan est quelque peu déroutant. Un risque pourtant bien réel.