Un nouveau test sanguin, candidat, pour repérer les personnes à risque de déclin cognitif dans les 3 ans, vient d’être développé par des chercheurs de la Georgetown University. Sa précision prédictive du risque de déficience cognitive légère ou de maladie d’Alzheimer dans les 3 ansatteindrait, selon cette étude, 90%. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Nature Medicine ouvrent la possibilité de développer des stratégies de traitement précoce pour la maladie d’Alzheimer.
« Notre nouveau test sanguin offre la possibilité d’identifier les personnes à risque de déclin cognitif progressif et peut changer la façon dont les patients, leurs familles et leurs médecins traitants vont gérer la maladie« , explique le Dr Howard J. Federoff, professeur de neurologie à la Georgetown University et auteur de l’étude. Certes, beaucoup d’efforts pour développer des médicaments pour ralentir ou inverser la progression de la maladie d’Alzheimer ont été entrepris, mais ils ont tous échoué. Peut-être, explique l’auteur, parce que ces médicaments sont évalués trop tard dans le processus de la maladie ? D’où l’importance des biomarqueurs tels que ceux de ce nouveau test qui identifient la maladie au cours d’une période encore asymptomatique.
L’étude a suivi, durant 5 ans, 525 participants en bonne santé, âgés de 70 ans et plus, qui ont donné des échantillons de sang au départ et à plusieurs reprises au cours de l’étude. Au cours du suivi, 74 participants ont reçu le diagnostic soit de maladie d’Alzheimer légère, soit de déficience cognitive légère amnésique. Parmi ces 74 participants, 46 avaient été diagnostiqués au tout début de l’étude et 28 ont développé ces troubles durant l’étude.
Durant la 3è année de suivi, 53 participants ayant développé un trouble cognitif, -dont 18 au cours de l’étude- et 53 témoins appariés au statut cognitif normal ont permis d’identifier les biomarqueurs en question. Au total, 10 lipides biomarqueurs ont été découverts, qui ont ensuite été validés sur la base des autres participants
Ce test lipidique s’avère capable de détecter, avec 90% de précision les participants aux capacités cognitives normales qui vont développer un trouble cognitif à 2 à 3 ans et les sujets qui resteront en bonne santé cognitive ces prochaines années.
Selon les auteurs, c’est déjà une étape importante vers la commercialisation d’un test qui pourrait être utile pour le dépistage à grande échelle pour identifier les personnes à risque. D’autres essais sont d’ores et déjà planifiés.
Ce n’est pas la première tentative de développement de test de diagnostic précoce. De nombreuses recherches concourent à identifier des signatures de la maladie d’Alzheimer, par IRM, par analyse du liquide céphalo-rachidien, ou au mieux, par biomarqueurs sanguins.
Source: Nature March, 2014 doi:10.1038/nm.3466 Medicine Plasma phospholipids identify antecedent memory impairment in older adults