C’est vrai qu’il y avait comme une nappe de brouillard diffuse dans la cuisine, … mais vite dissipée par des fenêtres grandes ouvertes, et un soleil radieux dans la maison. Après tout, lorsque l’on cuisine, ces inconvénients font partie du lot, mais se font vite oublier une fois que l’on est attablé devant de belles et grandes assiettes gourmandes.
Vous n’avez encore jamais goûté ces saucisses ? Elles ont vraiment un goût exceptionnel ! Saviez-vous que Montbéliard posssède son label en la matière, et ce depuis le XIXème siècle ! La tradition veut qu’elles soient fumées à la sciure de bois en tuyé * (cheminée-fumoir à la forme particulière, que l’on rencontre dans les fermes du Haut-Doubs).
Je ne sais pas si c’est l’effet "printemps" qui m’a influencée, mais après les avoir passées à la poêle, j’ai eu envie de les marquer au fer rouge, comme on l’aurait fait avec un barbecue lors de ces belles et longues journées d’été. L’envie de les colorer, de les griller en surface, pour les rendre plus alléchantes, plus craquantes encore. De vous à moi, je crois bien que j’ai réussi mon effet … et vous invite sans tarder, à vous armer de votre couteau bien aiguisé pour apprécier à sa juste valeur, cette spécialité "canaille", cette cuisine de bistrot qui réconforte le corps et l’esprit, de par sa simplicité et sa saveur unique.
Parce que les plats canailles sont un hymne à la cuisine française …
Temps de préparation : 20 mn
Temps de cuisson : 20 mn
Les ingrédients pour 4 personnes :
8 saucisses de Montbéliard
6 pommes de terre à purée
2 oignons rouges
30 g de beurre
15 cl de lait
15 cl de bière blonde
sel et poivre du moulin
Rincez bien puis faites cuire les pommes de terre dans une casserole d’eau bouillante. Piquez-les avec une lame de couteau pour vérifier leur cuisson.
Faites chauffer le lait sans le faire bouillir.
Ecrasez-les ensuite grossièrement avec un presse purée, puis versez le lait chaud sur les pommes de terre. Salez, poivrez, et réservez-la sur feu doux.
Pendant ce temps, coupez les oignons rouges en fines lamelles puis faites-les revenir dans une poêle contenant un morceau de beurre. Versez ensuite la bière et laissez-la réduire.
Terminez par la cuisson des saucisses.
Cuisez-les dans une poêle ne contenant aucune matière grasse
puis faites-les griller sur une plaque prévu à cet effet.
Il ne vous reste plus qu’ dressez les assiettes et servir aussitôt ce délicieux plat.
Suggestion :
Et si l’on remplaçait l’écrasé de pommes de terre par des lentilles ?
* Le saviez-vous ?
Le tuyé, écrit également tuhé ou tué et prononcé « tué » est une pièce centrale des fermes du Haut-Doubs en Franche-Comté, notamment la région de Morteau, où l’on fait fumer la viande. Elle recueille les tuyaux de tous les poêles de la maison, d’où peut-être son nom d’après certains historiens (d’autres avançant une racine celte signifiant « toit »).
Le tuyé est le cœur, le foyer, l’âme de la vie des montagnons. L’ âtre où l’on fait brûler du sapin, épicéa et genévrier est à même le sol. Au-dessus, de longues perches horizontales où se fumeront tout doucement jambons, lard, saucisses, palette ou encore brési. La fumaison dure de quelques semaines à trois mois.
Une immense cheminée débouche sur le toit. L’orifice peut être ouvert ou fermé en fonction de la direction du vent à l’aide d’un système de chaînes manœuvré de l’intérieur qui actionne deux volets, l’un côté bise, l’autre côté vent.
Le tuyé est obligatoire dans le cahier des charges de la saucisse de Morteau, dont la durée de fumaison ne peut être inférieure à 48 heures.