Un certain voyeurisme intellectuel.

Publié le 09 mars 2014 par Fouzi53 @fouzi53

Depuis la mise en ligne de ce blog dédié au microcosme du tourisme, je déplore le peu de réaction des lecteurs aux articles publiés et qui touchent aussi bien l’actualité que les problèmes de fond intimement liés au développement touristique dans notre beau pays.

Que l’administration s’abstienne de commenter je peux à la limite le comprendre, le fameux droit de réserve, quoique sur certains chantiers, elle nous doit des explications car elle est responsable et comptable des actions menées par elle. Quelque part, elle a une obligation de réussite. Le silence est loin de la servir, car les écrits restent et demain elle ne pourra pas dire que personne ne l’a interpelé. Tout le monde sait qu’il y a une veille permanente au niveau du Ministère, avec un service de communication en alerte, donc aucune excuse.

On ne peut se satisfaire des déclarations officielles, des communiqués de presse ou de ce qu’on veut bien nous faire parvenir via les réseaux sociaux. On a besoin de réponses claires , par exemple sur les retards pris quand à la mise en œuvre du contrat programme National Vision 2020.

Mais que du coté des professionnels, ce soit toujours les mêmes qui réagissent, et ils sont peu nombreux, je suis frustré. Est ce un cautionnement , une manière pudique pour ne pas dire « de quoi se mêle t il  » ou suis je tout bonnement atteint de schizophrénie? Quelqu’un peut il me rassurer?

Nous sommes au début de la saison printanière, et je doute fort que les carnets de commandes soient en corrélation avec l’offre pléthorique que nous avons développée ces cinq dernières années. Personne n’a de visibilité, tout au plus des supputations bien enrobées mais hypothétiques et certainement loin de la réalité.

Nous n’avons même pas profité de la faiblesse de nos principaux concurrents, qui reviennent en force pour la saison d’été, qui comme chacun le sait est la saison par excellence pour les vacanciers. Avec un plan Azur toujours en retard, pour ne pas dire en panne, une station Saïdia inachevée, une station Mogador qui peine, une chantier Taghazoute qui n’en finit pas de reprendre, en espérant que cette fois est la bonne. Bref, pour le balnéaire il faudra encore attendre quelques années pour le grand bien de nos amis Tunisiens qui sont en train de sortir de leur crise pour repartir de plus belle et on s’en réjouit, car leur stabilité profitera à toute la région.

Pour ce qui est du culturel, notre point fort paraît il, on se demande où en est le fameux Plan Mada’In initié par Douiri en 2005 avec la SMIT déjà  et qui visait à repositionner les destinations touristiques existantes à l’exception de Marrakech: Fès, Casablanca, Agadir, Tanger, Tétouan, Meknès, Rabat, Ouarzazate et Zagora ?

Le premier PDRT à être lancé fut celui de Fez en Novembre 2005, avec une enveloppe budgétaire de 3 Milliards de dirhams dont le tiers devait être pris par le secteur public. Où en est on 9 ans plus tard ? On a t on tenu compte dans le dernier CPR signé en décembre 2012 pour 8 Milliards de Dirhams?

A l’heure où l’on s’apprête à élire un nouveau président pour le CRT Fez Boulemane, que peut répondre le président sortant à cela ? Que va t il léguer à son successeur ? Et enfin, pourquoi un CRT, puisqu’il est question de mettre en place une ADT si on se réfère au CPN 2020?

On ne peut se contenter d’élire la personnalité de l’année, de remettre les trophées du Tourisme durable ou de donner son avis sur la journée de la femme, sans avoir à alimenter le débat sur des questions d’existence pour ceux qui continuent à croire en l’avenir touristique de notre Royaume.

Je ne veux surtout pas polémiquer, là n’est pas mon but, mais débattre et être contredit si besoin est. Il n’a aucune honte à faire cet exercice, au contraire c’est un signe de bonne santé. Nous avons la chance, grâce aux nouvelles technologies de pouvoir commenter les articles en direct et remettre en question les points abordés. Pourquoi s’en priver ? En d’autres temps, on demanderait des droits de réponses, maintenant que l’on peut prendre ce droit, on reste dans une position de voyeurisme intellectuel.