François Fillon doit désormais affronter une véritable fronde parlementaire. Les couacs publics majeurs s'accélèrent. Hier le débat sur les OGM et aujourd'hui le rejet de la réforme des institutions par la commission des Affaires Etrangères. C'est une situation de crise qui ne peut perdurer.
Cette fronde est le résultat de plusieurs facteurs lourds.
D'abord l'impopularité de l'exécutif qui inquiète les parlementaires et qui donne une prime à la dissidence.
Ensuite, la détérioration du climat provient de parlementaires qui sont très secoués par la dure défaite des élections locales. Ils sont confrontés à des réalités nouvelles désagréables dans leur organisation quotidienne (trouver une permanence en cas de perte d'une mairie, recaser des collaborateurs ...). L'amertume est grande et elle est ravivée à chaque retour dans la circonscription où le parlementaire est souvent confronté au quotidien à son récent vainqueur aux municipales ou aux cantonales.
Enfin, le Président multiplie toujours les provocations gratuites à l'exemple des dernières déclarations sur Chirac lors de la rencontre avec le groupe UMP.
Tout ce contexte pollue beaucoup les relations qui deviennent distantes voire faites de querelles "gratuites" mais très significatives.
Il est difficile de concevoir que cette situation puisse durer. Un nouveau souffle doit probablement passer par la création d'une nouvelle donne politique. Reste à trouver le bon outil dans ce cadre.