En septembre 2004, Gérard Mortier a pris la succession d’Hugues Gall à la direction de l’Opéra de Paris. En juillet 2009, il quitte Paris pour Madrid, New York ne lui donnant pas les moyens de ses ambitions. Après une saison ponctuée d’audaces novatrices à l'Opéra de Paris comme Wolf d ‘Alain Platel , l’ancien directeur du théâtre de la Monnaie de Bruxelles a poursuivi des projets ambitieux comme "Adriana Mater" sur un livret d’Amin Maalouf, mis en scène par Peter Sellars , "Cardillac" de Paul Hindemith qui fait son entrée au répertoire dans une mise en scène d’André Engel ,"’Le nez" de Chostakovitch dans une réalisation du Kirov de Saint-Petersbourg, sous la baguette de Valery Gergiev etc. Depuis son arrivée, L’Opéra de Paris s’est enrichi de nouvelles mise en scène à Garnier : de "Cosi fan tutte" de "Don Giovanni" ,des "Noces de Figaro" respectivement signées par Patrice Chéreau, le cinéaste Michael Haneke et Christoph Marthaler. En 2007 et 2008, toujours de l’audace avec une programmation parfois critiquée sèchement mais toujours riche d’étonnements et de surprises : « Iphigénie en Tauride » dans la mise en scène de Marlikowski, « Melancholia » un Woyzzek lumineux ,La petite renarde rusée de Janack ou encore La reprise de la flûte enchantée par les barcelonais de la Furias del Bauhaus , Melancholia, une oeuvre qui donne une idée de la création contemporaine... Iconoclaste, inventif ,non-confrmiste, ce fils de boulanger de Gand nous a encore surpris récemment avec An american legend de Phil Glass qui raconte la vie de ... Walt Disney.
Voici une interview réalisée en 2009 alors qu'il s'apprêtait à rejoindre le théâtre de Madrid et où il évoquait son amour et sa conception de l'opéra.
Vous avez indiqué à plusieurs reprises que l’Opéra pouvait aujourd’hui être un acteur politique de l’identité européenne ou tout au moins pouvait aider à renforcer un sentiment d’identité européenne...
Gérard Mortier : Quand je dis que le théâtre , l’Opéra est un acteur politique je n’entends pas les choses au sens de la politique politicienne mais de la politique dans sa vraie direction : ce qui définit la relation entre les humains. Le théâtre est politique dans le sens où nos lois ne peuvent jamais résoudre tous les problèmes liés aux relations humaines. Le théâtre lui, peut remplir toutes les lacunes qui restent ouvertes dans la construction d’une société humaine solidaire, respectueuse des droits de l’homme. Le théâtre peut amener une vision mais aussi poser des questions plus justes, mieux formulées. Dans le contexte d’un monde où on trouve toujours de nouvelles lois, il peut amener ces réponses, permettre de réviser ces lois. Dans le cas de l’Europe je ressens chez une partie de la population européenne, une forte réaction nationale. L’Europe cependant est quelque chose d’organique et logique et non pas une construction et l’erreur que nous avons commise est de construire une Europe seulement sur le plan économique alors que l’Europe culturelle existait depuis toujours, organiquement.
Cet aspect « organique » s’oppose aux risques de crispation nationaliste ?
Gérard Mortier : On doit tout de même dire que ce nationalisme qui est une invention du dix neuvième siècle voire une obsession perdure comme on a pu le voir encore récemment quand il a fallu imposer l’Euro. Mais, quand vous parlez de Berlioz, Wagner, Verdi qui ont exploité l’opéra pour accentuer le caractère national il faut être prudent. Quand on analyse bien, on s’aperçoit que Wagner n’est pas et n’était pas ce qu’Hitler en a fait .Il est certain que chez Wagner on trouve des éléments anti-juifs . C’est d’ailleurs là qu’il est le plus mauvais artiste . Mais dans les Maîtres Chanteurs (largement exploité par Hitler)il défend surtout la valeur de la tradition des grands maîtres . Sur quels poètes se base Wagner ? Toujours des poètes qui vivaient à l’époque de Fréderic II , cet empereur qui n’était pas seulement un empereur allemand mais aussi un italien né en Sicile. De la même façon chez Verdi il y a bien sûr un côté très italien mais il composait fréquemment sur des pièces de théâtre françaises ou allemandes notamment Schiller ou anglaises comme avec Shakespeare. Donc Verdi ce n’était pas uniquement italien. L’Opéra est un univers où on parle toujours de l’amour et de la mort .Mais si le sujet est toujours le même on n’en parle pas de la même manière .C’est très différent d’un pays à l’autre. Quand on chante ces grands duos d’amour on va avoir des choses aussi différentes que Tristan et Ysolde en Allemagne , le Bal Masqué de Verdi en Italie ou Pelléas et Mélisande en France. On va avoir une grande diversité dans les façons d’exprimer cet amour. L ‘Opéra est , depuis longtemps un miroir de la diversité de l’ Europe existante et ce qui fait son unité. C’est un miroir de la diversité des expressions de l’amour avec pour toute base semblable : le chant. L’Opéra, au fond, n’a jamais cessé d’être au cœur de l’identité européenne. Européen de fait. Or si les gens étaient plus conscients de l’histoire culturelle du continent ils verraient très facilement que ce continent regorge de spécificités culturelles. On a tellement laissé tomber la culture comme moyen d’éducation et de conscience auprès de la population que maintenant c’est difficile de rattraper ce manque.
L’opéra -malgré tout- cela ne s’étend jamais que sur quatre à cinq siècles avec un répertoire quasi bouclé ...
Gérard Mortier : Oui mais avant il y avait la tragédie grecque qui n’était pas seulement du théâtre parlé mais aussi dansé. C’était un peu la même chose .Quand on a créé l’opéra c’était un retour à la tragédie grecque qu’on recherchait. Quand on regarde le théâtre médiéval, on retrouve les grands jeux de Mystères dans toutes les cultures européennes...Et ceci est aussi valable pour la peinture. Quand je vois « Guerre et Paix » de Prokofiev je me dis, bien sûr, qu’il y a des formes d’art où la « nationalité » est exprimée mais on sent à chaque fois que l’art n’a jamais été seulement national , que les formes de base se retrouvent un peu partout...
Deux exemples que j’aime citer dans la mythologie moderne : le mythe de Faust et celui de Don Juan. Ces deux mythologies racontent beaucoup sur l’homme européen. L’expression d’un érotisme absolu et déchaîné dans Don Juan n’est pensable en effet que dans la culture occidentale européenne où tout ce qui a à voir avec l’érotisme est devenu un péché et pas seulement avec l’Eglise catholique mais depuis l’Empereur Auguste comme l’explique Pascal Quignard (in« Le sexe et l’effroi » ,éditions Gallimard). Don Juan cela n’existe pas dans la culture hindoue, dans la culture bouddhiste ni dans d’autres cultures cela n’existe que dans la culture occidentale. De même pour Faust et sa « doublure » Méphistophélès. Faust c’est vraiment l’incarnation de l’homme occidental c’est à dire un homme qui chaque fois qu’il a trouvé la solution à une question ou qu’il a résolu une énigme remet en question sa trouvaille, relance la dialectique et cherche à reconquérir le cosmos.
Vous êtes juriste de formation, quelle relation entre le droit et l’Opéra ?
Gérard Mortier : On me demande souvent pourquoi j’aime le droit. J’ai un rapport passionnel au droit . Pas au droit de la Procédure mais au droit romain. Celui qui règle les relations entre les individus et les grandes institutions d’Etat , entre les individus et la nation. C’est fondamental. Et ce qui m’intéresse c’est que ça parle des passions de l’homme. Que règle le droit ? Le droit privé traite de manière analytique, arithmétique les conflits de mariage, d’adultère, de succession, de naissance, de mort, de possession, de vol, de notre rapport à l’Etat. Le droit règle les rapports de domination entre les hommes, la situation de l’homme en exil etc.
Tous les sujets de l’Opéra ...
Gérard Mortier : Voilà. Le droit et l’opéra se saisissent des mêmes passions, mais l’Opéra leur donne chair. Le premier opéra de notre histoire, signé Monteverdi ne montre-t-il pas la frénésie amoureuse d’une femme, Poppée , prête à défier la raison d’Etat ?
Vous avez déclaré à plusieurs reprises que « Le danger serait de continuer à considérer l’opéra comme une distraction bourgeoise du XIXe siècle, hors de prix . » Pourtant on a la sensation que les jeunes générations le boudent un peu ou en tout cas estiment le prix des places trop élevé ?
Gérard Mortier : Je dirais que ce problème d’argent est un problème pour les gens qui n’ont pas d’argent du tout . Il y a des gens qui ne peuvent pas s’habiller. Je ne suis pas pervers au point de penser qu’on peut enseigner l’Opéra à quelqu’un qui ne peut se vêtir ou se nourrir. Concernant les jeunes, ceux qui peuvent suivre des études je pense qu’ils ont beaucoup de clichés , qu’ils sont un peu naÏfs dans leur approche. Chaque fois que j’ai eu la chance de m’adresser à des étudiants directement cependant je parviens à les convaincre. Tous les grands monuments d’ Opéra que nous connaissons ont été construits par la bourgeoisie capitaliste de la fin du dix neuvième siècle et qui transpirent encore cette idéologie. C’est cette même idéologie qui a plongé les gens dans la guerre et au sortir de cette guerre de nombreux artistes ne voulaient plus du symbole le plus important de la bourgeoisie qu’était l’Opéra. Phénomène qui a été accentué par mai 68 et des personnalités comme Pierre Boulez. Aujourd’hui quand je fais une mise en scène novatrice je reçois des tas de lettres hostiles qui viennent du seizième arrondissement ou de Neuilly. Et ce sont toujours ces deux arrondissements qui s’opposent le plus ! Je dis toujours que je veux défendre l’Opéra contre l’OPA qu’une certaine classe bourgeoise a lancé contre lui. Cela ne leur appartient pas . Ils sont les bienvenus mais ce n’est pas leur possession. L’Opéra est une forme d’art populaire . Chanter en chœur par exemple est une des formes d’expression parmi les plus populaires que l’homme connaisse. Ils doivent chanter ensemble et c’est l’expression commune d’une société or le chœur est très important dans l’Opéra donc si on fait bien de l’Opéra les gens sentent que c’est quelque chose de populaire en soi . Il y a toujours des pièces difficiles mais qu’est-ce que cela veut dire une pièce difficile ? C’est quand on ne connaît pas l’alphabet. On peut avoir des problèmes d’alphabet avec toute forme de savoir, comprendre l’ordinateur par exemple !
La difficulté avec l’Opéra c’est que dès la lettre B de l’alphabet, il y a une entrée « Berg »...
Gérard Mortier : Oui il ne s’agit pas de commencer nécessairement avec la musique contemporaine... Toutefois je ne comprends pas pourquoi des étudiants qui font des études complexes de philosophie de droit ou de sciences politiques renâcleraient devant des compositeurs dits difficiles.
Avec un public jeune ne vaudrait-il pas mieux faire des mises en scène contemporaines comme celles des œuvres de Benjamin Britten ou récemment celle très réussie de Katia Kabanova de Leos Janacek ...
Gérard Mortier : Ce qui est très étrange c’est que l’on capte plus facilement les jeunes avec du Verdi qu’avec Katia Kabanova. Dans le domaine de la chorégraphie, on les attrape plus facilement avec Romeo et Juliette qu’avec Angelin Preljocaj Cela veut dire que tout le prétendu « modernisme » des étudiants , il est au fond très traditionnel .Mais ils ne faut leur reprocher d’être conformistes. Il dépend de nous tous de faire évoluer les choses et notamment de développer l’éducation aux oeuvres .
A sa naissance, l’opéra était une invention de poète. Puis est venu le temps des chanteurs, le temps du bel canto et ses excès jusqu’à sacrifier dans certains cas le corps à la voix. Le 19ème a été le siècle des divas...Après les temps du poète, du chanteur, on a eu le temps du compositeur puis avec le vingtième siècle celui des grands chefs d’orchestre... Que sera l’opéra du vingt et unième siècle ?
Gérard Mortier : Je ne voudrais pas faire de prophéties. Ce que je constate c’est qu’à sa naissance effectivement l’opéra était un art d’ « académiciens » mais très vite , vingt ans après, il est devenu avec la construction des théâtres, l’art d’un plus grand nombre. L’Opéra au début du dix-septième siècle n’était pas la forme d’art de la Cour mais l’art des grandes cités avec des gens qui faisaient des bonnes affaires . C’était un peu comme le cinéma dans les années trente et le phénomène d’Hollywood. L’opéra était d’une part « entertainment » et d’autre part une Communication au sens non publicitaire du terme. Dans l’art il y a toujours une dimension divertissement -et cet aspect est important car le divertissement est un moyen pour faire passer des choses profondes- et une dimension plus intellectuelle. Le cinéma joue au vingtième siècle ce rôle qui était joué au dix-neuvième siècle par l’Opéra. L’aspect spectaculaire du cinéma a fini par remplacer d’autres formes d’art. Comme nous créons moins d’Opéras et que nous jouons toujours les mêmes pièces (il y en a environ 80) on se concentre tranquillement sur la nouvelle interprétation et donc le metteur en scène est devenu de plus en plus important . En France on dit toujours qu’on va « voir » un opéra Et cela depuis ...Louis XIV !. Or on va d’abord écouter et puis le voir. Donc, il convient d’abord d’accentuer l’écoute, l’Opéra c’est d’abord écouter une partition Dans le futur, je dirais que les grandes pièces d’Opéra vont survivre comme les grandes peintures de Vinci de RaphaËl ont survécu. On jouera les œuvres de Mozart comme on joue Antigone de Sophocle. Mais je crains qu’on ne crée de moins en moins d’œuvres
Que le répertoire soit bouclé ?
Gérard Mortier : Qu’il ne soit que faiblement enrichi en tout cas. N’oubliez pas que dans le passé très peu d’œuvres gagnaient le répertoire. Mozart son dernier opéra c’est 1791, l’opéra suivant -de très grande envergure-qui atteint le répertoire c’est Fidelio de Beethoven en ...1814. Il a fallu 25 ans pour passer d’un opéra à un autre. Pourtant il y a eu beaucoup d’opéras créés entre-temps. Il y avait par an cinquante créations à cent créations comme la production cinématographique.
L’avenir de l’Opéra ce n’est pas aussi pour vous de donner à des grands metteurs en scène de théâtre comme Klaus Michael Gruber, Laurent Pelly , Stanislas Nordey ou à des artistes expérimentaux comme Bill Viola la possibilité de s ‘exprimer ...
Gérard Mortier : Ce n’est pas pour moi la chose la plus importante. L’important c’est de faire écouter le public de lui redonner à écouter la musique. Je me souviens d’un soir où nous avons eu une grève . Il n’y avait pas de décor mais les chanteurs ont chanté. Il y avait une écoute dans la salle que j’ai rarement observé. Les gens ont écouté . Ils étaient concentrés. Le décor parfois monumental gène un peu l’écoute. Pour moi il y a quelque chose à faire avec le public autour de l’écoute. L’opéra peut disparaître , ne plus être entretenu -vous savez, on a détruit d’autres cathédrales- même si je trouverais très grave que Mozart tombe en ruines. Mais je n’y crois pas vraiment... Les mises en scène sont des interprétations d’une certaine époque et ne durent pas plus qu’un demi-siècle, c’est éphémère. La musique aussi porte les signes de son temps mais les grandes partitions sont celles qui -porteuses des signes de leur temps-parviennent à dépasser leur temps. Mozart a écrit beaucoup de colorature mais les colorature sont faites de telle façon qu’elles ont un sens dramatique tandis que Meyerbeer c’est tellement plus lié à son époque, daté. On a oublié les colorature de Meyerbeer Les grandes partitions sont celles qui sont signe exact de leur temps mais dont la communication est tellement forte que les signes ne sont pas conçus comme datés quand on les joue deux siècles plus tard. C’est comme le Hamlet de Shakespeare. Ce qu’il raconte, le trouble qu’il suscite n’est jamais daté.
Pour parler de création contemporaine je crois aussi qu’il faut que nous retournions à une autre forme de théâtre musical qui permette de trouver un nouveau langage qui mêle poésie, danse, musique ... Quelques expériences ici à Paris de ce nouveau théâtre musical : « Wolf »d’Alain Platel , une recomposition de Mozart très moderne que je crois très proche de l’univers des jeunes et qui a été donnée à Garnier en mars 2005 . Un autre spectacle adapté du « Temps des Gitans » d’Emir Kusturica avec acteurs et musiciens à Bastille s’inscrit aussi dans cette démarche.
De grand auteurs ont adapté ou écrit des œuvres originales pour des livrets d’Opéra . Le livret peut-il jouer un rôle dans l’élaboration des œuvres lyriques de demain en abordant notamment de nouvelles thématiques ?
Gérard Mortier : Il y a deux choses à remarquer dans le livret. Premier point, ce n’est pas parce qu’un texte est magnifiquement littéraire que c’est un bon livret . Quand je pense au livret de Woyzeck tel qu’Alban Berg l’a créé en partant de Buchner je trouve qu’il est presque mieux que l’œuvre originale ! Pour le livret d’Opéra, la beauté du langage n’est pas le plus important .La deuxième chose importante c’est la création de situations dramatiques .Des situations où les textes écrits laissent de la place à la musique. Quand un librettiste est trop bavard, cela gène la musique. C’est le cas de Richard Wagner . Ces livrets sont souvent moyens. On dit toujours de Verdi que ces livrets ne valent rien. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce point de vue . Même constat chez Mozart.La flûte enchantée n’est pas un bon livret alors que la Clémence de Titus a des accents raciniens. Un très bon livret moderne c’est par exemple celui Amin Maalouf parce que c’est un très grand littérateur qui comprend qu’il doit écrire des phrases courtes et trouver des situations intéressantes sur le plan dramaturgique. Sur le plan de la modernité des thèmes abordés il faut rappeler que l’opéra a toujours abordé des thèmes modernes ou engagés. Ce n’est pas une nouveauté . De Così fan tutte, de Mozart qui parle de la liberté sexuelle en passant par La Juive d’ Halévy qui traite de l’antisémitisme aux enjeux de pouvoir, à la critique de l’impérialisme jusqu’au trésor des Troyens de Berlioz qui évoque la guerre du pétrole, l’or noir ou encore Kátia Kabanová dans la mise en scène de Christoph Marthaler qui traite de l’alcoolisme et de la violence conjugale engendrés par le désespoir ...Tous ces thèmes sont au fond très contemporains.
Concernant maintenant les thèmes abordés par les livrets on revient au point de départ -c’est à dire- la base de l’Opéra c’est l’amour et la mort et tout ce qui va avec : l’angoisse existentielle, le pouvoir, la jalousie...La « digitalisation » de notre monde qui pourrait être le thème d’une pièce de théâtre ne pourrait pas être le thème d’un opéra sauf...si un computer devenait jaloux comme dans 2001, l’Odyssée de l’Espace, de Kubrick . Au moment où le cosmonaute songe à supprimer l’ordinateur celui-ci commence à chanter ! Il essaie de séduire le cosmonaute par une petite chanson. Pour moi, c’est le plus bel exemple pour faire comprendre où commence l’Opéra.
Entretien réalisé par Jean-Laurent Poli pour la revue La Soeur de l’Ange.