La goutte: ce qui ne va pas ?
L'accumulation d'acide urique (sécrété dans le foie est éliminé avec l'urine) dans l'organisme provoque la formation de cristaux très fins dans le liquide synovial, le fluide qui lubrifie les articulations. Ces cristaux se fixent à l'intérieur et autour des articulations, ce qui provoque un gonflement et une inflammation très douloureuse. L'articulation le plus souvent atteinte est celle du gros orteil ; cependant les accès peuvent se localiser ailleurs dans le pied, mais aussi à la cheville, au genou, au poignet, au coude, à un doigt... Cette maladie touche essentiellement les hommes de plus de 40 ans, surtout en cas de surpoids.
Levez la jambe et appliquez de la glace
- Pendant une crise aiguë, essayez, dans la mesure du possible, de ne pas rester debout et maintenez l'articulation douloureuse surélevée. Au plus fort d'une crise de goutte, de toute façon, le moindre contact sur l'articulation enflammée, ne serait-ce que celui d'un drap, est douloureux.
- Si vous le supportez, appliquez un glaçon sur l'articulation touchée pendant une vingtaine de minutes. Le froid apaise la douleur et fait dégonfler. Enveloppez la glaçon dans un linge pour protéger la peau. Renouvelez l'opération trois fois par jours.
- La cerise est un remède vieux comme le monde contre la goutte. Elle renferme des flavonoïdes qui contribuent à neutraliser l'acide urique dans le sang et possède des propriétés anti-inflammatoires. Dès que l'accès de goutte s'annonce, consommez une ou deux poignées de cerises fraîches ou l'équivalent en bocaux. Les fraises et les framboises auraient des effets comparables, mais il vous faut en manger beaucoup plus pour parvenir au même résultat.
- Vous pouvez prendre de l'extrait de pulpe de cerise, en vente dans les magasins de produits diététiques, à raison de 1 000 mg trois fois par jour après une crise aiguë, puis 1 000 mg par jour en dose d'entretien.
- Le cassis aurait également des vertus anti-inflammatoire actives contre la goutte. Faites infuser 5 à 12 g de feuilles séchées dans 250 ml d'eau bouillante durant 15 minutes. Prenez deux tasses par jour.
En Europe, 3 hommes sur 100 en moyenne, souffrent de la goutte, et environ la moitié d'entre eux sont obèses. La goutte est quasiment inexistante chez la femme, du moins avant la ménopause.Les compléments alimentaires
- Une dose quotidienne d'huile de poisson peut soulager l'inflammation des articulations. Cette huile est riche en acide eicosapentaénoïque (EPA), un agent anti-inflammatoire puissant. La dose recommandée est de 600 mg par jour sous forme de gélule. Prenez de l'huile de poisson et non de l'huile de foie de poisson, telle l'huile de foie de morue : le taux d'anti-inflammatoire serait correct, mais la quantité de vitamine A et D serait beaucoup trop importante.
- L'huile de graine de lin a des propriétés identique, la dose recommandée étant de 1 à 3 g par jour (1 g équivaut à peu près à une cuillerée à soupe). Cette huile rancit vite et devient alors toxique : vérifiez la date de péremption et respectez les consignes de conservation. Ne prenez pas de gélules d'huile de graines de lin : il en faudrait plus d'une dizaine pour obtenir le même effet qu'une cuillerée à soupe d'huile.
- Afin d'apaiser l'inflammation, vous pouvez aussi prendre des comprimés de broméline, une enzyme extraite des tiges d'ananas. Lisez attentivement l'étiquette avant d'acheter pour vous assurer de le teneur en broméline du complément. La dose habituelle en cas de crise de goutte aiguë est de 500 mg trois fois par jour avant les repas.
- Il semble que le céleri (frais ou sous forme de comprimés à l'extrait de graine de céleri) stimule l'élimination d'acide urique. La dose habituelle est de deux à quatre comprimés par jour.
- Prônées depuis longtemps par les phytothérapeutes pour traiter les inflammations articulaires, les feuilles d'ortie contribuent également à réduire le taux d'acide urique. La dose habituellement recommandée est de 300 à 600 mg d'extrait sec par jour. Ce traitement ne doit pas être prolongé au-delà de trois mois. (Attention : évitez l'ortie sous forme de teinture. Les teintures contiennent de l'alcool, qui aggrave la goutte). Vous pouvez aussi utiliser l'ortie en application locale. Plongez un linge propre dans une infusion de feuilles d'ortie et appliquez-le sur l'articulation malade. Si vous récoltez vous-même cette herbe sauvage, couvrez-vous jambes et bras et mettez des gants pour vous protéger des piqûres.
- Buvez beaucoup d'eau (au moins 2 litres par jour). Les liquides favorisent l'élimination du surplus d'acide urique et réduisent le risque de formation de calculs rénaux, auxquels les malades de la goutte sont particulièrement exposés.
- Évitez l'alcool qui, semble-t-il, accroît la production d'acide urique et ralentit son élimination. La bière est particulièrement déconseillée car elle contient plus de purines que les autres boissons alcoolisées (les aliments riches en purines favorisent la production d'acide urique chez les personnes prédisposées).
- Si vous prenez des diurétiques, dans le cadre d'un traitement contre l'hypertension, par exemple, demandez à votre médecin de vous proposer une autre solution. En favorisant l'élimination des liquides, les diurétiques ont aussi pour effet de limiter la quantité d'acide urique évacuée avec l'urine. L'acide urique s'accumule dans l'organisme, et la goutte empire.
- La niacine (également appelée vitamine B3 ou PP), parfois prescrite pour soigner le cholestérol, peut aussi déclencher des crises de goutte. Si votre médecin vous a recommandé de la niacine, de mandez-lui un autre traitement.
- Le surpoids est un facteur de risque en matière de goutte. Renoncez à tout prix à jeûner ou à suivre un régime draconien, car les cellules de l'organisme réagirait par une production accrue d'acide urique. Si vous êtes en surpoids, maigrissez doucement et raisonnablement, à raison de 1 kilo par semaine au maximum.