9 mars Mourir rescapé Il monte en fauteuil la rampe qui conduit au pont de chemin de fer. Péniblement et dans la ferme intention de se jeter sous le train. Alors qu'il est pratiquement en haut, un crissement sinistre se fait entendre dans son dos. Une voiture, sans doute trop rapide vient de déraper sur le gravier et le conducteur tente, debout sur le frein de la stopper ; peine perdue. Elle enjambe le parapet entraînant le fauteuil au moment où arrive le Paris-Toulouse. La grosse Mercedes s'écrase sur la voie - trois morts. Le train lancé à toute vitesse, il ne s'arrête pas à Limoges, quitte les rails - quarante morts et quelques blessés plus ou moins graves - et poursuit sur sa lancée fauchant la foule sur le quai qui attendait le Toulouse-Paris, qui lui s'arrête à Limoges - cinquante-six morts. Puis il fracasse le sous-sol de la gare, le hall d'accueil est au-dessus des voies - vingt employés en pause tués - et le fameux édifice s'écroule - deux cent quarante morts, bilan provisoire. Il s'extirpe en sang de son fauteuil et rampe vers la sortie du bâtiment en ruine. Une brique du toit se descelle...
© Black-out