C’est à un road movie que nous convie Auður Ava Ólafsdóttir, bien que ce ne soit pas un film. J’avoue que la trame de l’histoire m’a semblé faite de grosse ficelle : une femme récemment divorcée (et pas encore tout-à-fait), à qui sa meilleure amie demande de s’occuper de son fils assez lourdement handicapé, et qui gagne deux fois à la loterie. Elle part sur une route circulaire d’Islande mais il pleut sans cesse et il fait presque toujours noir. L’enfant se révèlera un compagnon intelligent et apprendra vite l’écriture et la vie ; elle-même verra sa vie se transformer au fil des kilomètres et d’homme en homme. Beaucoup de bons sentiments donc, dans ce livre, mais aussi, et surtout, beaucoup de fantaisie et d’humour, des formules légères et qui pétillent. Des personnages étonnants dans une auberge, sur la route. Des animaux : oie, poissons rouges, papillon, moutons, chaton, faucon… Un drôle de voyage, qui m’a fait penser à un film de Sólveig Anspach. Et ces pages écrites en italique dont on perçoit le sens vers la fin du livre, donnant (artificiellement à mon sens) une sorte de double vie à cette femme qu’on suit non sans plaisir mais sans réel attachement. Et je n’ai pas lu les quarante pages de recettes qui concluent le livre.