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Sept Nuits de Boogie

Publié le 09 mars 2014 par Hunterjones
Sept Nuits de Boogie En 1995-1996, sont apparus presque simultanément deux incroyables talents au cinéma en provenance des États-Unis qui ont réellement capté mon attention.
Depuis, j'ai un oeil et une oreille fort disponibles pour ces deux talents.
J'ai nommé David Fincher et Paul Thomas Anderson.
Le premier a la jeune cinquantaine et est issu de l'école du vidéoclip. Il en a réalisé plus d'une trentaine. Et des très bons autant que mémorables. C'est ce qui lui a ouvert la porte du grand écran et qui en a fait un maître visuel. Il en réalise encore.
Sept Nuits de Boogie
C'est d'ailleurs strictement pour son talent visuel, la qualité de ses éclairages entre autre chose, que je m'intéresse à lui.
Le second est un enfant de la balle qui a pratiquement mon âge (deux ans de plus) et qui a aussi passé par la télévision, mais qui s'est servi de son crayon pour scénariser ses projets. Malgré quelques pêchés d'arrogance, PTA démontre dès ses trois premiers films une grande maîtrise de la caméra et une aisance à développer de multiples personnages dans des oeuvres chorales, où ces personnages se croisent au gré du développement de l'intrigue.
Sept Nuits de Boogie
C'est pour cette confiance en ses moyens, trait qui me caractérise aussi, ce talent de réalisation et pour l'esprit d'équipe qui se dégage de ses oeuvres que je m'intéresse beaucoup à PTA.
Les deux prodiges offriront un nouvel effort cette année.
Comme le chiffre 7 a de nombreuses coïncidences historiques, physiques, ésotériques et mathématiques, qu'il est parfois considéré comme magique, que les hasards et les coïncidences sont des thèmes récurrents chez PTA, que le chiffre 7 est un titre de Fincher, et que leur cinéma frôle parfois l'emerveillement magique, explorons 7 films de chaque gus.
Fincher:
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Seven
Un nouvel agent transféré aux homicides et un autre près de la retraite font équipe afin d'élucider une série de meurtres inspirés des 7 pêchés capitaux. Premier contact avec Fincher. Premier contact avec la (belle) tête de Gwyneth Paltrow. Film bleuté au tient glauque. Impressionnant. Bowie à la trame sonore, ne pouvait que me plaire. 1995.
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Fight Club
Adaptation très réussie du très viril roman de Chuck Palahniuk. Réutilisant Brad Pitt, cette fois aux côtés d'Edward Norton et d'Helena Bonham Carter, le film frappe juste, là où l'homme s'écrit parfois avec le plus petit des "h". Vu alors que je devenais papa et que je me découvrais une nouvelle masculanité. 1999.
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Panic Room
Une femme et sa fille se terrent dans la chambre d'urgence de leur cossue condominium quand des truands entrent par effraction chez elles. Scénario écrit sur une napkin mais la tension et surtout la réunion de deux femmes au grand quotient intellectuel (Jodie Foster et une jeune Kristen Stewart) rendent ce thriller endurable. Jared Leto est récupéré du film Fight Club. 2002.
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The Curious Case of Benjamin Button
Adaptation techniquement parfaite de la nouvelle de Phillip K. Dick. Un homme naît avec l'étrange disposition de naître vieux et de rajeunir jusqu'à sa mort, bébé. Retour de Brad Pitt avec Fincher, splendide Cate Blanchett, mémorable film aux effets spéciaux mis au service du scénario. Brillant, voire fameux. 2008.
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The Social Network
L'histoire, largement fictive, de la naissance et des déchirements juridiques dans la création du réseau social Facebook. Bien que faux à 80%, l'histoire très verbeuse mais diablement rhytmée scénarisée par Aaron Sorkin et mise en musique habilement par Trent Reznor nous fait découvrir Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Armie Hammer (dans un double rôle de jumeau où on a collé son visage sur le corps d'une autre-encore une fois, les effets spéciaux mis au service du scénario-bravo!) et surtout Rooney Mara qui vole les deux/trois seules scènes dans lesquelles elle apparaît. Vu dans un avion, me suis pas ennuyé une seule seconde. Excellent. 2010.
Sept Nuits de Boogie The Girl With The Dragon Tatoo
Adaptation du premier tome de la trilogie de Stieg Larsson et du film suédo-danois de Niels Arden Oplev.
Un journaliste est engagé pour enquêter sur la disparition d'une jeune fille et est entrainé dans une série d'enquêtes aux ramifications toutes plus surprenantes les unes que les autres. Il est aidé par une surdouée mais marginale hackeuse. Je l'avoue, je ne l'ai pas vu celui-là, ayant vu la version originale et les reprises en général, moi...Fincher récupère Rooney Mara qui fait encore bonne impression. 2011.
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Gone, Girl
Adaptation du roman de Gillian Flynn dont l'histoire raconte la disparition d'une femme et la recherche de celle-ci alors que le mari est soupçonné d'être derrière tout ça. Mettant en vedette Ben Affleck et Rosamund Pike. Sortie prévue en octobre 2014.
Fincher a aussi réalisé les deux premiers épisodes de la première saison de House of Cards.
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Sept Nuits de Boogie
Paul Thomas Anderson est le fils de l'animateur et annonceur télé Ernie Anderson. Il a donc étudié le métier bien avant l'heure. À 17 ans, il réalisait un premier court-métrage avec un budget inexistant, premier effort dont il présenterait la version longue 10 ans plus tard. en 1993, après quelques stages télés, il se commettait à nouveau, se liant d'amitié avec l'acteur Phillip Baker Hall, qu'il utilisera dans ses trois premiers films.
Sept Nuits de Boogie
Hard Eight (Sidney) allait être ce premier film racontant l'histoire d'un homme n'ayant pas les moyens de se payer l'enterrement de sa mère et qui rencontre un joueur de casino expérimenté qui lui fera gagner beaucoup d'argent. Gwyneth Paltrow était du premier film de Fincher, elle sera du premier de PTA. John C. Reilly et Phillip Seymour Hoffman. Pour Reilly, il sera de l'équipée dans les deux suivants aussi. Pour Seymour Hoffman, dans 4 des 5 suivants. Bon film, sans plus. 1996.
Sept Nuits de Boogie
Boogie Nights
L'histoire du fictif acteur porno Dirk Diggler inspirée du réèl John Holmes. Avec un casting époustouflant comprenant Burt Reynolds, Julianne Moore, Hoffman, Reilly, Baker Hall, Heather Graham, Mark Wahlberg, Alfred Molina, William H. Macy, Don Cheadle, Thomas Jane, Luis Guzman, Micheal Penn et Robert Downey Senior. Film chorale fabuleux aussi drôle que triste. Avec un plan d'ouverture magique, dont on reprend les réflexes en fin de film. 1997.
Sept Nuits de Boogie Magnolia
Hasard, coïncidences, histoires de familles où on croit avoir dompté le passé mais celui-ci n'en avait pas fini avec vous, Anderson règle ses comptes avec lui-même. Nous suivons un producteur télé mourant, sa désagréable femme profiteuse, son fils imbuvable et vedette machiste de la télévision, un animateur télé mourant, lui aussi, un enfant prodige, un policier crevant de solitude, la fille de l'animateur télé ayant des démons à dompter et un ancien champion de la télé à la vie misérable. Ode à la solitude et aux luttes face à laideur de son propre intérieur. Anderson voulait faire un film intime mais le scénario s'est emballé autour du personnage joué par Melora Walters. PYA récupère pas moins de 12 acteurs du film précédent. Bon film. Film préféré de PTA parmi les siens (probablement parce les thèmes lui sont chers et très personnels). 1999.
Sept Nuits de Boogie
Punch-Drunk Love
Cette fois, Anderson respecte son idée de faire un film plus intime. Il mise sur Adam Sandler et Emily Watson dans l'histoire d'un homme étouffé par ses 7 soeurs inspirée de l'histoire vraie de David Phillips. Ce qui ne fait pas de ce film un bon film. À une scène d'ombres chinoises près, ce film est à mon humble avis narrativement passablement raté. 2002.


Sept Nuits de Boogie There Will Be Blood
Adaptation du roman Oil! d'Upton Sinclair publié en 1927. Un prospecteur misanthrope à la recherche de pétrole découvre que le sous-sol californien en regorge et achète les terrains des fermiers à bas prix. Il se lie d'amitié  et d'affaires avec une famille dont les fils lui font la vie dure, l'un féroce négociateur, l'autre guidé par la spiritualité. Une histoire sur la naissance de l'industrie du pétrole aux États-Unis, sur la religion, sur l'avarice et ses motivations ainsi que sur la famille. En autres mots, sur les poisons. 2008.
Sept Nuits de Boogie The Master
Originalement conçu comme le projet racontant l'histoire de l'Église de la Scientologie, les menaces de la fameuse Église auront raison de ses élans. Anderson raconte tout de même l'histoire d'un vétéran de la marine qui fera la rencontre d'un maître spirituel dans les années 50 rappelant beaucoup L.Ron Hubbard. Anderson croise en fait les vies de Hubbard et de John Steinbeck, les histoire de boissons que Jason Robards lui raconte sur le tournage de Magnolia, des scènes non tournées de There Will Be Blood et cette idée qu'il traine depuis 12 ans que les années 50 étaient une période faste pour la création de nouveau mouvement religieux. 2012.
Inherent Vice
Sept Nuits de Boogie Adaptation du roman de Thomas Pynchon, (un héros personnel), racontant l'histoire d'un détective dans le Los Angeles psychédélique des années 70, enquêtant sur la disparition de son ex amie de coeur et qui se retrouve plongé dans une sale affaire. Originalement prévu avec Robert Downey Jr dans le rôle principal, ce qui aurait été fameux, mais avec Joaquin Phoenix ce sera tout aussi merveilleux. Reese Whiterspoon, Josh Brolin, Owen Wilson, Benicio Del Toro et Martin Short aussi au générique. Sortie prévue en 2014.
J'ai peine à attendre la sortie de ce prochain film.
D'autant plus que depuis 1997, chaque nouveau film d'Anderson baissait d'une coche par rapport au précédent (selon mes goûts!)
J'attends Fincher et Anderson, ferme.
Je les aime.

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