Pologne – 2003
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PRÉCISIONS
Auteur : Wladyslaw Szpilman
VO : Śmierć miasta
Publication originale : 1946 (puis 1998)
Publication française : 2001
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NOTE GLOBALE :
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NOS AVIS
Tix :
Władysław Szpilman est un pianiste compositeur polonais qui, dans les années 30, joue notamment pour une radio locale à Varsovie. Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Le musicien, 27 ans alors, va connaître l’horreur de la guerre, et tentera de survivre dans le ghetto de Varsovie. C’est dès 1946 qu’il publie ce roman, aussitôt censuré pour ce qu’il dévoile. C’est seulement 50 ans plus tard que son fils publie à nouveau, et cette fois à travers le monde, ce récit d’une vie dévastée.
Sans fioriture, la survie nous est décrite dans son déroulement chronologique. On a un vocabulaire simple et direct, qui nous renvoie froidement à toutes les horreurs subites par des milliers de Polonais, et par cet homme et sa famille en particulier. Durant la narration, Szpilman n’hésite pas à renvoyer à un bilan post-guerre, ce qu’il fait notamment lorsqu’il introduit un personnage secondaire avant d’aussitôt annoncer froidement sa disparition plusieurs mois après, comme pour nous ramener à la réalité. Le procédé est efficace, le lecteur est malmené.
De nombreux lieux nous sont cités, il n’est pas toujours facile de se repérer dans Varsovie. Au contraire, les nombreuses indications temporelles nous situent parfaitement, bien qu’il soit parfois incroyable de brusquement réaliser à quel point le calvaire fut long. On se rend compte également que les yeux de cet homme ont été les témoins de bien trop d’atrocités à eux seuls, et, alors, on n’ose pas imaginer l’intégralité des faits dans le reste du pays…
En conclusion, le récit est efficace, l’auteur, encore sous le choc de son aventure, trouve le juste milieu entre description linéaire et synthèse dans ses détails et précisions, et sait sans détour prendre le lecteur aux tripes. Le Pianiste (premièrement intitulé La Mort d’une ville) est somme toute un témoignage très fort, et incontournable, pour une période explorée à outrance dans laquelle on n’a pas forcément envie de se plonger.