- 8 mar 2014
- Nicolas Cambon
- SERIES TV
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Titre original : Braquo
Note:
Créateur : Olivier Marchal
Réalisateurs : Frédéric Jardin (Episodes 1 à 4), Manuel Boursinhac (Episodes 5 à 8)
Distribution : Jean-Hugues Anglade, Joseph Malerba, Karole Rocher, Geoffroy Thiebaut, Lizzie Brocheré, Joël Lefrançois, Isabelle Renauld, Ivan Franek, Arsène Jiroyan, Antoine Basler, Nicolas Duvauchelle, Xavier Schliwanski, Mark Ivanir, Julie Judd, Olivier Rabourdin…
Genre : Policier/Thriller
Diffusion en France : Canal +
Nombre d’épisodes : 8
Le Pitch :
[Attention mega-spoiler de la muerte] Précédemment dans Braquo : BOUM !!!!! « Caplan, c’est Vogel. 4 moins 1, Caplan, 4 moins 1 ». Une voiture a explosé dans le commissariat. Théo Vachewski est mort. L’attentat a été commis par Rolland Vogel, ancien commandant de l’IGS déchu pour corruption, extorsion de témoins et destruction de preuves.
Roxanne cherche à venger Théo et trouve la faille de Vogel. Pendant ce temps, Caplan, qui au départ avait prévu de faire un ball trap sur Vogel, se voit confier la surveillance de familles de mafieux russes qui ont la fâcheuse habitude à s’entretuer. Vogel, quant à lui, devient l’instrument d’Orianne, une mystérieuse jeune femme qui a prévu de se venger de Caplan…
La Critique :
Aaaaaah qu’il est bon de retrouver une série plus de deux ans après le cliffhanger de la saison finale qui, comme dans des séries américaines, supprime de façon tragique un des personnages principaux (cf. la saison 4 de Dexter, ou encore la série entière Game Of Thrones). Et il est bon de voir que la saison 3 relève nettement le niveau de la précédente, à croire qu’Abdel Raouf Dafri a enfin vu la saison 1 et a compris qu’à la base, c’était avant tout un polar. Exit donc le complot militaro-politique fumeux, on revient à la base, à savoir des flics qui veulent venger la mort de leurs potes et qui doivent affronter des truands. Les premières minutes sont à la hauteur de la longue attente, on retrouve tout le côté sombre dans la photographie, et l’écho de cette part de ténèbre dans les personnages. Si Eddy et Walter continuent sur le registre qu’on leur connait, deux autres personnages se découvrent sous d’autres jours : Roxanne et Vogel. La première, qu’on connaissait parfois fragile, montre désormais une force de caractère peu commune, comme si son cœur s’était glacé à la mort de Théo. Assoiffée de vengeance, elle n’hésite plus à franchir la ligne jaune. Vogel de son coté, n’en fini plus d’étonner. Passé au stade de salopard en chef à la saison 2, un statut qu’il justifiera en tuant une ancienne collègue puis un flic, notre ancien de l’IGS révèle aussi qu’il est un être humain avec une faille (un peu sa kryptonite), à savoir sa sœur pour laquelle il est prêt à faire n’importe quoi. Pour une fois, il est tombé sur plus malin et retors que lui en la personne d’Orianne Beridzé. Qui est cette femme ? Que veut-elle ? Qu’est-ce qu’elle fait là ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Tant de questions auxquelles la saison 3 répondra en partie. Des personnages une nouvelle fois servis par un casting, moins ambitieux que dans la saison 2, mais pas si mal quand même. L’interprète d’Oriane est Lizzie Brocheré que les accros aux séries US connaissent peut-être car elle joue Grace dans la saison 2 d’American Horror Story. On retrouve également, dans les têtes connues, Antoine Basler (Moustique dans Doberman, Marc Maronnier dans 99 Francs). Pour le reste, Jean-Hugues Anglade, Joseph Malerba, Karole Rocher, Geoffroy Thiebauld sont une nouvelle fois impeccables. Un épisode prologue pendant cette nouvelle saison nous permettra de voir une dernière fois Théo Vachewski (Nicolas Duvauchelle) mais aussi de revoir Max Rossi (Olivier Rabourdin) qu’on n’avait plus vu depuis le tout début de la saison 1.
Coté réalisateurs, en revanche, et pour une fois, ce ne sont pas des confirmés du polar/thriller qui sont derrière la caméra. Manuel Boursinhac a réalisé quelques épisodes d’Engrenages et Frédéric Jardin le film Nuit Blanche. Par conséquent, la série perd un peu de ce côté cinématographique au niveau de l’image, de la mise en scène. Autre bémol : si Abdel Raoud Dafri n’a pas continué dans la veine de la saison précédente, il garde ce côté too much. On retrouve les grosses armes de guerre, et la série en fait encore des caisses dans l’énorme pour être vraiment proche de l’esprit originel, et c’est dommage. Au fur et à mesure, l’intrigue de la guerre des familles russes, durant laquelle on retrouve l’arménien Atom Paradjanov qu’on avait aperçu dans la saison 2, est de plus en plus complexe. Peut-être un peu trop.
Plus sombre que la précédente, plus réaliste, et proche du revival polar français d’Olivier Marchal, cette saison remonte le niveau sans toutefois atteindre celui de la première. Cette noirceur retrouvée est très bien illustrée par le monde ténébreux et violent du gangstérisme russe. L’intrigue d’Oriane est assez palpitante et la psychologie du méchant Vogel plus fouillée. On regrettera cependant une histoire trop complexe avec un trop grand nombre de personnages, dont un qui vient se greffer comme un cheveu sur la soupe dans les deux épisodes final. Ce qui aura pour conséquence un final bâclé alors que la saison était très bonne jusque-là (en gros, l’inverse de la précédente). Le groupe en train de se fissurer augure une fin proche de la série. On attend maintenant une saison 4 qui doit être le dénouement de la série. Espérons toutefois que pour boucler la boucle, ce soit le pool originel emmené par Olivier Marchal qui s’en occupe, mais vu que ce dernier s’est senti trahi par la saison 2, ce n’est, hélas, pas gagné.
@ Nicolas Cambon