Solidarité bordelaise

On en a parlé ICI.

Stéphane Derenoncourt est à l'origine d'une opération à laquelle on souhaite un vrai succès, en faveur de propriétés de l'entre deux mers qui connaissent des difficultés pas possible.

Une vente aux enchères de grands vins est organisée à Paris le 29 avril pour pouvoir aider des vignerons qui sont au bout du rouleau.

Les crus classés comme tant d'autres ont été informés de la chose et on espère de leur part une générosité qui n'aura d'équivalent que la générosité des acheteurs à cette vente aux enchères.

Manifestement, à lire un état des lieux sur le site du Nouvel Obs (ICI), ce n'est pas franchement un mouvement qui enthousiasme le monde des crus classés et équivalents.

Certes, on peut trouver une multitude d'arguments contre une telle idée :

- pourquoi aider des vignerons qui sont incapables de vendre correctement le fruit de leur travail et donc de savoir se créer une réserve financière pour tenir dans les années difficiles ? C'est la fameuse loi de la sélection naturelle qui doit s'appliquer. C'est triste, mais c'est ainsi.

- pourquoi adhérer à une idée d'un individu qui a osé dire quelques vérités, même si mal exprimées, dans un quotidien national ?

- pourquoi une telle initiative qui ne peut que combler un petit trou dans une vasque qui perd de tous côtés ?

On peut ainsi lister des dizaines de raisons.

Soyons nets : on n'est pas là pour chipoter, critiquer Bordeaux qui a perdu sa cote d'amour, redire les difficultés de la vente des vins de la région en France et ailleurs, évoquer les stocks monstrueux qui existent ici et là, supputer que la bulle va exploser un de ces jours. On est là pour répondre à une urgence.

Dieu sait que si cette question, si ce problème était bourguignon, on se lèverait en masse pour donner à cette vente un éclat à nul autre pareil. Et je ne crois pas mentir en disant que les producteurs et négociants bourguignons répondraient en majesté à un tel appel, en laissant de côté toute acrimonie qu'on peut avoir contre son initiateur.

Laissons donc de côté toutes nos critiques contre le monde bordelais, oublions nos récriminations récurrentes, et agissons.

Nous, les amateurs, nous qui aimons le vin, participons "alla grande" à cette initiative de Stéphane Derenoncourt et offrons de nos caves personnelles des crus à faire pâlir ces quelques rares châteaux lesquels, du bout des lèvres, offrent quelques topettes. D'abord, merci à eux, dans le contexte actuel, de ce geste, même s'il n'est que minime.

Je vais demander à qui de droit où il faudra déposer des bouteilles pour cette vente, avec la date limite, je le dirai ici et de mon côté, on offrira des crus, bordelais ou autre, dépassant largement, très largement la valeur de ce qui a été proposé par les crus classés que liste le site du Nouvel Obs. Tous ensemble, amateurs que nous sommes, ayons comme objectif que le produit de nos générosités dépasse les 5 chiffres !

On n'est pas là pour faire de l'esbroufe style ancien fonctionnaire se payant à peu de frais tel bloggueur, on n'est pas là pour se faire mousser (ou alors, on n'a rien compris), on est là pour montrer aux vins qu'on aime qu'on est capable, nous, les amateurs, d'être à la hauteur d'un tel appel. Quitte à faire rougir des noms dont les bénéfices sont des pourcentages inouïs de leur chiffre d'affaires.

On sait qu'aux USA, une des grandes fiertés de Parker, encore récemment, est de dire à quel point son nom permet  des "charity events" pour des montants vraiment majeurs.

Soyons généreux, et quel bonheur sera le nôtre de savoir que les vins que nous allons offrir pour une telle vente dépasseront sans problème les 5 chiffres !

Quelle honte pour tous, producteurs comme amateurs, si cette vente n'arrivait pas à un total dépassant les 100.000 euros !

Oublions nos reproches réciproques, écrivons aux châteaux, aux producteurs et faisons enfin quelque chose de bien pour des gens qui sont au bout, qui n'ont pas nos capacités de communication, quand bien même n'ont-ils pas su bien gérer leurs activités.

Est-ce trop demander ?