La semaine est passée très vite (c’est fou, hein, quand on travaille ! ^^) et j’avoue avoir un peu délaissé WordPress, d’autant plus que mes articles, et nombre des vôtres, n’apparaissaient plus (et n’apparaissent toujours pas, semble-t-il) dans le reader.
Malgré tout, même à la dernière minute, je n’ai pas voulu louper l’atelier d’écriture de cette semaine chez Olivia, dont les mots à placer étaient les suivants : Hésiter – incertitude – énigme – interroger – épreuve – sportif – doper – tricher – punir – injustifié – loi – attraction – terrestre – aérien – météo
La contrainte facultative était la suivante : commencer le texte par ‘Regardez-le’. Voici donc ma participation pour cette semaine
‘- Regardez-le !
Ariane éclata de rire. C’est vrai que j’avais cette fâcheuse tendance à la grandiloquence quand je récitais des vers et Ariane ne se lassait pas de s’en moquer. Ce soir-là, nous nous étions retrouvées dans son petit appartement des Buttes Chaumont parce qu’elle avait besoin d’une compagne de répétition pour sa nouvelle pièce de théâtre, dont la première était prévue dans trois semaines. Non sans quelque fierté, j’étais son acolyte favorite dans cette mission et j’accourais toujours avec plaisir quand elle me sollicitait, même si elle me punissait de son rire tonitruant que je trouvais parfois injustifié. Ainsi, quelques verres de vins et amuse-gueule plus tard, nous étions entrées dans le vif du sujet, et visiblement Ariane était d’humeur taquine.
J’admirais sa façon d’aborder ses rôles, comme une véritable épreuve, à la manière d’un sportif, sauf que sur scène, impossible de se doper ou de tricher. L’incertitude n’est plus de mise, hésiter est interdit, seul le texte compte. Dès que le rôle prenait possession d’Ariane, et non l’inverse, sa véritable personnalité se faisait aérienne, les expressions qu’elle affichait étant à la merci de la loi implacable de l’auteur. Une vraie météo des sentiments. Ses personnages exerçaient toujours sur elle une attraction terrible et j’aimais cette sensation de ne pas la reconnaître quand elle était habitée. Bien que je la connaisse depuis des années, Ariane était pour moi une véritable énigme, à la fois amazone et fragile, lunaire et terrestre, et je m’interrogeais encore sur qui elle était vraiment.’