Petites scènes capitales

« Petites scènes capitales »

GERMAIN Sylvie

(Albin Michel)

Une vie. Telle une parallèle à la vie du Lecteur. Une vie racontée avec une grande économie de moyens. Une économie qui d’abord l’irrita ce malheureux Lecteur qu’insupportèrent de furtives évocations de moments de l’histoire. Tels ces jours de mai 1968. Une vie donc. Au sein d’une fratrie recomposée, quelque chose de rare, d’exceptionnel dans les années de l’après Guerre. Un cheminement conventionnel, y compris donc dans les errements des unes et des autres, puisqu’il fut de bon ton de s’égarer au lendemain d’un printemps flamboyant. C’est au moment où Lili atteint à la vieillesse que le Lecteur s’est enfin trouvé une place à l’intérieur du roman de Sylvie Germain, qu’il s’est laissé enfin aller au plaisir d’évoluer dans la proximité du personnage, de se réjouir alors de véritables affinités littéraires. Donc d’émotions partagées.

« Peau noire du temps, chair si vive, sensitive, des mortels, peau noir glacé, noir brûlant, des questions, chair tremblée des réponses qui toujours demeurent incertaines. »

Sylvie Germain - Petites scènes capitales