C’est un lien essentiel entre obésité et diabète qui vient d’être identifié par ces chercheurs du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC). Il s’agit d’une molécule circulante, la retinol-binding protein 4, appelée RBP4, une protéine synthétisée par les adipocytes, qui, à des niveaux élevés, conduit à l’inflammation du tissu adipeux et augmente le risque de diabète. Ces travaux, présentés dans la revue Cell Metabolism, en décryptant le mécanisme par lequel RBP4 contribue à un risque accru de diabète, contribuent à expliquer le lien établi entre ces 2 comorbidités.
Le Dr Barbara Kahn, endocrinologue au BIDMC travaille depuis plusieurs années sur cette molécule RBP4 et son équipe a déjà démontré, sur l’animal, que des niveaux élevés de RBP4 conduisent au développement d’une résistance à l’insuline. Puis, à partir d’échantillons de sang humain, l’équipe a identifié des niveaux élevés de RBP4 chez des personnes obèses et résistantes à l’insuline et de faibles niveaux de RBP4 chez les personnes maigres. Enfin, des modifications génétiques dans RBP4 ont également été associées à des taux sanguins élevés de la protéine et au risque élevé de diabète.
RBP4 en excès initie un dysfonctionnement métabolique : Dans cette étude, l’équipe décrypte, sur la souris, le mécanisme qui relie ces différents facteurs, une sorte d’interaction complexe entre deux branches du système immunitaire de l’organisme, provoquée par un dysfonctionnement métabolique initié par RBP4, qui va conduire à une inflammation chronique du tissu adipeux et, finalement à la résistance à l’insuline. En substance, en cas d’obésité, RBP4, présente à des niveaux élevés, agit comme un agent pathogène étranger et provoque une réponse du système immunitaire : Les cellules immunitaires sont activées dans les tissus adipeux, émettent des signaux inflammatoires, entrainant une inflammation chronique qui conduit à la résistance à l’insuline.
Grâce à une série d’expériences sur la souris modifiée pour présenter des niveaux élevés en RBP4, les chercheurs montrent que ces niveaux élevés de RBP4 comparables aux niveaux retrouvés chez l’Homme en cas d’obésité, déclenchent la réponse des cellules T CD4.
Une molécule circulante qui suffit à conduire au syndrome métabolique avec des facteurs de risque cardiovasculaire associés, conclut l’auteur, qui note l’importance de cette découverte en regard de la hausse spectaculaire de la prévalence de l’obésité et du diabète.
Source: Cell Metabolism 4 March 2014 DOI:10.1016/j.cmet.2014.01.018 RBP4 Activates Antigen-Presenting Cells, Leading to Adipose Tissue Inflammation and Systemic Insulin Resistance
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