Le vote et l'éligibilité des femmes...

Publié le 07 mars 2014 par Micheltabanou

   le 23 mars vous allez être appelés à voter. Aujourd'hui la loi impose la constitution de liste paritaires. Mais il a fallu des années et des années d'abnégation et de volonté militante pour arracher tout d'abord ce droit de vote pour les femmes. Un combat âpre avec une résistance de mépris et de haine où ces femmes subissaient les affronts odieux des injures, des moqueries et ressentaient leur condition comme une transparence dans une société établie sur mesure par les hommes et pour les hommes. Aujourd'hui ce droit est acquit mais d'autres sont combattus comme celui de l'IVG... S'abstenir de voter le 23 mars serait une nouvelle forme d'injure  la femme.

LE MOUVEMENT FÉMINISTE ET LA  tout REVENDICATION
DU DROIT DE VOTE DES FEMMES
  

Hubertine Auclert - Le vote des femmes

« L'universalisation du suffrage aux femmes, décuplera la puissance de la nation, accélérera l'évolution sociale, intensifiera la sollicitude de la collectivité à l'égard de l'individu ; et, fera s'ouvrir pour les humains une ère de bonheur » (p. 128).

Paris, Giard et Brière, 1908.

« Le nom de Mme Hubertine Auclert rappelle une longue et ardente campagne, soutenue avec une énergie qui toucha parfois à la violence. C'est cette inlassable polémiste qui publia La Citoyenne, journal hebdomadaire de 1881 à 1890, qui organisa à plusieurs reprises pendant les périodes électorales une propagande acharnée en faveur du suffrage des femmes, qui rédigea et fit circuler de nombreuses pétitions à la Chambre, au Sénat, au Congrès de Versailles, au Conseil général de la Seine, des appels à la presse, des demandes d'inscription sur les listes électorales, des déclarations de refus d'impôt, des demandes de dégrèvement, des pourvois devant le Conseil de préfecture, puis devant le Conseil d'État, bref les manifestations les plus ingénieusement variées pour revenir sans cesse à la charge en faveur d'une cause qu'elle résumait spirituellement en cette seule requête :

Nous vous demandons, Messieurs les Députés, de décider que ces mots « Les Français » soient interprétés dans la loi électorale comme ils le sont dans la loi civile.

Ces mots « Les Français » qui comprennent les deux sexes comme contribuables doivent comprendre les deux sexes comme électeurs, donc leur conférer, au même titre, le droit au vote municipal et politique, le droit à l'éligibilité.

Les femmes ont autant d'intérêt que les hommes à la confection des bonnes lois, à la répartition équitable des budgets. Or l'exercice des droits civiques est le seul moyen pour elles de contrôler ce qui se fait, de garantir à la fois leurs intérêts et leur liberté ».

Rapport n° 2716 de Ferdinand Buisson sur la proposition de loi tendant à accorder le droit de vote aux femmes, p. 18-20, annexé au P. V. de la 1re séance du 16 juillet 1909.