Narbonne: municipales 2014 ! Compétence, compétence... j'ai une tête de compétence !

Publié le 07 mars 2014 par Michelsanto

Compétence : « Capacité que possède une personne de porter un jugement de valeur dans un domaine dont elle a une connaissance approfondie » . Une faculté intellectuelle que tous les opposants aux maires sortants s’accordent … pour la refuser à leurs adversaires . Qui ne seraient que des « politiques » - entendez magouille et compagnie ! La « société civile », apolitique évidemment, seule en serait dotée. Passons vite sur le non sens de cette expression valise et l’arrogance de « classe » de ceux qui s’en proclament, en général issus de cette petite bourgeoisie de province en mal de reconnaissance sociale . Comme s’il allait de soi, en effet, qu’un médecin, un assureur ou un avocat disposassent naturellement des gênes d’un savoir qui leur permettraient de gérer mieux que quiconque une commune ou une communauté d’agglomération. Foutaise ! À les suivre, il vaudrait mieux s’en dispenser au profit d’énarques , beaucoup mieux à même , par formation , d’administrer la « chose publique » . Non, cela n’est vraiment pas très sérieux, ni très moral ! La seule compétence que l’on demande à un candidat au fauteuil de maire, en effet, quelles que soient les convictions de ses supporters, c’est d’abord celle de bien connaître les rapports des forces politiques en présence, et de gagner la partie. Et ensuite, une fois installé, de s’entourer de bons collaborateurs pour éclairer ses décisions et les mettre en oeuvre. Chacun dans son rôle et … à sa place . On ne demande pas à un maire - ou candidat maire - ou à ses futurs adjoints, d’être des spécialistes de la finance publique , du droit de l’urbanisme ou du statut de la fonction publique territoriale par exemple , voire les trois réunis . À lui de tracer les grandes orientations, d’animer ses équipes ; à ses collaborateurs d’en assurer la mise en oeuvre juridique, financière et technique une fois les actions approuvées par les organes délibérants de la collectivité … C’est simple, mais parfois difficile à comprendre, surtout par de nouveaux élus ou des candidats qui souhaitent l’être . Je me souviens avoir dit , un jour, à un vice président de Région, qui, pour être poli, me tapait sur le système, que le suffrage universel ne l’avait pas rendu omniscient le jour de son élection, qu’il était élu pour 6 ans, mais que l’institution régionale, elle, et ses responsables administratifs et techniques, eux, n’étaient bornés par aucune limite temporelle . Il était avocat et il n’a pas aimé ! pas aimé du tout … Pour l’anecdote, depuis, après avoir été battu, cet ancien maire de Sète, n’exerce plus aucun mandat. Il fait dorénavant son métier, avec compétence et sérieux me dit-on ; et excelle dans le droit maritime … Une dernière remarque enfin pour souligner que « compétence et la société civile » sont souvent invoquées et associées pour mettre en question la légitimité du - et la - politique . Ce qui me semble innaproprié dans une situation où elle est contestée par de dangereux populismes et minée par de scandaleuses pratiques. Il convient , bien au contraire de la réhabiliter et, pour ce faire , ce n’est pas de « Compétences » - substantif - dont nous avons besoin, mais de volonté… de volonté politique !