© Emmanuelle (Histoires de voir)
« Aujourd’hui, si un homme tient la porte pour une femme, il y a de fortes chances pour que ce soit le portier. » disait Mae West. Plus que jamais d’actualité, cette pilule pourrait être difficile à avaler la veille de la « Journée mondiale de la femme ». Même pas. C’est bien là tout le problème. Alors que les Russes érigent le 8 mars en véritable célébration nationale – où les hommes couvrent de fleurs et de cadeaux toutes celles qui les accompagnent au quotidien (mères, filles, épouses et amies) – en France cette journée passe dans le meilleur des cas inaperçue. Moquée, raillée et même qualifiée d’« agaçante » par Geneviève de Fontenay, on en vient à se demander si cette date possède encore un sens. Un flop déplorable.Il faut dire qu’avec des slogans aussi pertinents que « l’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour tous et pour toutes », la fête ne promet pas d’être folle. Même le 22 janvier, journée nationale de la chips, semblerait presque plus digne d’intérêt.La faute au féminisme dira-t-on, où plutôt à ses dérives actuelles qui n’ont rien avoir avec le noble combat mené au départ.
À force de vouloir montrer à l’Homme qu’elle était son égale, la femme en a oublié que la liberté ne se conquiert pas à coups de gueulardes castratrices. Décomplexées, indépendantes et auto-suffisantes, certaines ont fini par zapper l’étincelle essentielle de leur véritable nature. La féminité. Que reste-t-il du chien de la créature fatale, de ce charme inné qui, autrefois, forçait les Messieurs à se retourner dans les ruelles, la bouche bée ? Une horde de seins-nus et braillards, à l’instar des Femen qui s’auto-proclament féministes alors qu’elles ne cherchent au fond qu’à choquer l’opinion publique en détruisant le peu de valeurs qu’il lui reste. Autrement dit, pas grand chose.
Si la femme d’aujourd’hui n’est plus célébrée à son juste titre, que ce soit le 8 mars ou les 364 autres jours de l’année, c’est parce qu’elle ne projette plus la part de rêve dont elle était le symbole il y a seulement un demi-siècle. Regrettable quand on sait à quel point sa situation a évolué. La galanterie n’a pas disparu de ce monde uniquement parce que les gentlemen l’ont déserté ; elle résulte notamment de la perte de l’idéal féminin. De tous temps le « beau sexe » a personnifié le fantasme, pourquoi ne pas mettre l’assurance récemment acquise au service d’une sensualité plus assumée ? La porte reste ouverte pour ressusciter le mythe. Là, derrière, je crois même que quelqu’un la tient.