La Russie a discrètement annexé la Crimée. Comment qualifier autrement l'installation de troupes russes, l'expulsion en quelques heures d'un envoyé spécial onusien par des miliciens pro-russes armés, le rattachement du pays à son voisin russe décidé par le parlement local ?
L'Ukraine est un pays presque voisin. Depuis des années, l'Europe s'est plus ou moins couchée devant un autocrate, Vladimir Poutine. On se souvient des embrassades sarkozyennes, de la crise syrienne, des massacres en Tchétchénie.
Le printemps ukrainien n'était pas "blanc". Mais des élections avaient été promises.
Après plusieurs longues heures, jeudi et vendredi, de négociations entre Européens, Américains et Russes, les échanges ont été stoppés net par l'escalade.
Cette fois-ci, Obama tacle et riposte. L'UE suit. Elle promet un accord d'association à la nouvelle Ukraine. En France, Hollande va recevoir l'un des leaders de l'opposition ukrainienne, et candidat à la prochaine présidentielle. Un représentant de l'UMP s'indigne que l'Europe promette autant de milliards d'euros à l'Ukraine.
Plus globalement, gauche comme droite, à l'exception inévitable de la majorité, a réclamé l'abstention de toute intervention française...
Sans commentaire.