La vie de Kevin Kale connaît un véritable bouleversement le jour de son 13ème anniversaire. Comme il est de coutume dans sa famille, chaque membre reçoit un pouvoir très particulier, comme celui de courir plus vite que son ombre par exemple. C'est du moins ce qu'aurait souhaité Kevin ! Il en rêvait même la nuit et se fourvoyait dans des projets ambitieux et insensés. Au lieu de ça, le garçon a reçu le pouvoir de détruire tout ce qui se trouve dans son rayon. La poisse, la vraie, l'unique.
Kevin est effondré, ses parents le supplient de canaliser son énergie, mais le drame se produit le jour du mariage de son cousin, à force de trop se contenir, le garçon libère un flot de puissance destructrice qui fait voler en éclats la grange de son oncle. La famille est dépitée et comprend que Kevin doit rester au ranch pour mieux assimiler sa nouvelle condition.
Ce que tous ignorent également, c'est l'intrusion d'une fouineuse répondant au nom de Sarah Jane Cabot, apprentie journaliste, qui a été témoin de toute la scène et en a profité pour chiper un bocal magique, probablement pour le refiler à son père, qui possède une collection impressionnante d'objets incongrus dans son cabinet des curiosités. Ah, mais ce monsieur a aussi quelques contentieux avec la famille Beaumont - O'Connell, puisqu'il lorgne sur les terres du ranch d'un oeil torve et suspicieux. Une nouvelle tempête s'annonce sur les terres bénies de ce petit havre de paix !
Voilà un petit roman fort sympathique, qui s'avale en une lampée, tout en ricanant sans honte face aux nombreux déboires du jeune Kevin Kale, ainsi qu'aux frasques de son exubérante famille. Le lecteur aura déjà eu l'occasion de s'y familiariser via le précédent roman de l'auteur, Le formidable voyage de Missi Beaumont, mais sinon il n'est pas utile de l'avoir lu puisque tout y est bien expliqué ici. C'est une nouvelle forme d'apprentissage, où Kevin doit gérer une situation qui le dépasse, se confronter au monde extérieur, assumer de nouvelles responsabilités et quitter sa petite bulle d'insouciance.
Pendant longtemps, il considère son pouvoir comme une malédiction, avant d'en tirer parti et de comprendre l'utilité qu'il pourrait présenter. En attendant, l'histoire se lit vite et bien, même si elle compte 350 pages (un peu beaucoup pour de jeunes lecteurs !), l'imagination est fourmillante, l'action fébrile, les personnages tous très attachants, avec une intrigue qui implique des sujets aussi divers que les histoires de famille, les querelles de voisinage, le premier amour, l'amitié, les déceptions et les nouveaux départs. C'est super entraînant, agréable et pétillant !
Bayard jeunesse, janvier 2014 - traduit par Catherine Makarius