
Le plus passionnant reste cependant le triple itinéraire personnel qui rend la structure moins simple qu’il y paraissait. Chacun est en quête de lui-même et d’un bonheur illusoire vers lequel l’amour n’est peut-être pas le chemin le plus sûr. La littérature pour Madeleine, la recherche pour Leonard, le sentiment religieux pour Mitchell pourraient leur être autant de béquilles si les différentes démarches n’amenaient pas davantage de questions que de réponses. Jeffrey Eugenides creuse en profondeur les interrogations fondamentales qui provoquent décisions ou hésitations, donnent aux personnages l’occasion de faire un bout de route ensemble ou, au contraire, de s’affronter. Entre Leonard et Mitchell, et malgré les aspects romantiques de sa personnalité, Madeleine paraît la mieux armée pour traverser les événements. Et c’est à elle qu’on ressemble, le temps de la lecture.