Ceux qui me lisent régulièrement le savent, j’apprécie tout particulièrement de revenir de temps à autre sur des films méconnus du grand public qui méritent selon moi le coup d’œil. C’est l’une des principales libertés qu’offre un blog, comparé aux magazines ou aux journaux qui sont obligés de coller un minimum à l’actu, et j’entends bien en profiter aujourd’hui avec ce drame touchant qui ne sortira probablement jamais chez nous.
Que dire sur ce film si ce n’est que j’étais vraiment partagé entre curiosité et appréhension avant de le découvrir. Curiosité car l’originalité du pitch donne forcément envie d’en savoir plus. Mais aussi appréhension car malgré cette originalité justement, la nature complexe du sujet le rend aussi particulièrement difficile à traiter. Comment s’imaginer en effet débuter un long-métrage par le décès du témoin lors d’un mariage? Mais c’était sans compter le traitement tout en délicatesse du réalisateur, et scénariste, Ted Koland qui signe avec Best Man Down un premier film d’une grande tendresse. Grâce à un savant mélange entre comédie et drame, le film trouve en effet rapidement son équilibre et nous plonge dans un récit qui renferme finalement pas mal de surprises. Ainsi, par l’intermédiaire du couple qui sert un peu de fil conducteur à l’histoire, on découvre la relation étrange, mais tellement émouvante, que Lumpy entretenait avec Ramsey, une jeune fille de 15 ans. Et cette relation particulière constitue véritablement la base du socle dramatique du récit, les aventures cocasses du couple ne servant pendant une bonne partie du film qu’à éviter un excès indigeste de drame. A ce titre, les quelques flashbacks qui viennent agrémenter l’histoire sont utilisés ici avec parcimonie et en disent long sur les personnages.
Mais si le film est aussi poignant, c’est certainement car les acteurs délivrent tous une interprétation extrêmement convaincante. En particulier Addison Timlin, méconnaissable en jeune adolescente tourmentée. Sa performance tout en subtilité et naturel m’a complètement bouleversé. C’est probablement le personnage le plus intéressant du film et l’émotion qu’elle dégage lors de certaines séquences est assez dévastatrice. Je ne lui soupçonnais vraiment pas cette aisance dans le registre dramatique quand je l’ai découverte dans la quatrième saison de Californication, il y a maintenant 3 ans. Elle s’est d’ailleurs considérablement affinée physiquement depuis cette époque je trouve. A ses côtés, le couple formé par Justin Long et Jess Weixler affiche une belle complicité à l’écran, et désamorce efficacement la tension liée à la lourdeur du sujet, grâce à un humour toujours frais et agréable. Ils se montrent également touchants lors du dernier tiers plus dramatique du film. Enfin, l’acteur Tyler Labine est tout aussi convaincant que ses collègues dans le rôle de Lumpy, un personnage synonyme à la fois de légèreté et de profondeur. Malgré le peu de temps dont il bénéficie à l’écran, il s’agit d’un personnage important car c’est de son passé que surgissent la plupart des révélations de l’histoire.En définitive, Best Man Down s’impose donc comme un drame d’une sincérité et d’une tendresse infinie. Porté par une Addison Timlin fabuleuse en adolescente complètement isolée, le film donne le sourire autant qu’il ne bouleverse grâce à un mélange des genres parfaitement harmonieux. Un véritable coup de cœur !