6 mars Mourir en pleine santé Lydie est ce qu'on appelle une jeune fille riche. Secrétaire de direction, célibataire jusqu'au bout des ongles qu'elle soigne régulièrement. Lydie mange bio. D'horribles légumes de saison chers et pleins de terre et de verrues, mais garantis sans goût et sans pesticide. La vendeuse, une rousse végétarienne est blanche porcelaine et maigre à faire peur. Carottes râpées filet de citron concombre au yaourt, pâtes au blé complet, purée de brocolis au beurre sans cholestérol sans sel et sans matière grasse, eau minérale regazéifié avec son propre gaz, salade de fruits sans sucre, Lydie fait partie de la secte de la bouffe saine qui se réunit tous les dimanches autour d'un poulet fermier nourri au grain de Maïs - c'est la fête ! - et discutent sempiternellement autour de ce foutu maïs : est-il possible aujourd'hui de manger du maïs qui ne soit pas transgénique ? Puis elles se rendent toutes au sauna en courant, en soufflant bien. Elles s'arrêtent devant un somptueux chêne pour effectuer une danse thaï chi, celle du tigre. Elles s'esquichent dans la baraque surchauffée, 90°c ce n'est pas assez, Lydie rajoute de l'eau sur les pierres brûlantes. Une demi-heure conseillée. Mais ce jour-là, Lydie a la frite ce qui est un comble et se sent la peau grasse. Elle reste seule, se dénude et s'allonge sur les planches brûlantes. On la retrouvera le lendemain matin complètement déshydratée, le gardien a pensé que toutes les filles étaient sorties ensemble et avait fermé le sauna. A clé.
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