Qu’importent la datation ou la dynastie (essentiellement Ming puis Quing) puisque les motifs et les formes restent quasiment immuables dans l’art chinois …
Elégance, finesse de l'exécution, harmonie des couleurs ... La civilisation chinoise nous en remontre par son raffinement dès l'antiquité. Et c'est bien ce que les autorités de ce pays veulent nous rappeler en parrainant ce genre d'exposition qui permet de mettre en valeur des richesses jusqu'ici conservées dans les réserves du musée.
Parallèlement à l’exposition sur la laque française, le musée des Arts décoratifs met en scène ses riches collections d’art chinois, depuis les vases de bronze rituels jusqu’au mobilier contemporain et aux affiches idéalisées de la période « Mao ».
Cette exceptionnelle collection doit son ampleur aux legs et dons de grands collectionneurs français, tels que la Baronne Salomon de Rothschild, Raymond Koechlin, ou David David-Weill, Jules Maciet, Raoul Duseigneur, Alexis Rouart ...etc, qui ont su apprécier et sauvegarder le patrimoine chinois dès le XIXe siècle et dans la première moitié du XXème.
Les motifs, les matériaux, les formes, la qualité des objets quotidiens – en particulier les objets destinés aux lettrés comme les pots à pinceaux, les coupelles de jade d’une finesse extrême, les récipients de pierre dure sculptés d’anneaux et de volutes - les porcelaines qui représentaient pour les élites européennes un élément de statut social …
On remarque la richesse d’ornementation des articles fabriqués en Chine (en particulier des porcelaines) et décorés de motifs européens, produits d’exportation en grande quantité. Déjà au XVIIIème siècle, la Chine est l’atelier du monde occidental …
J’apprécie moins les grands bassins, brûle parfums et aiguières en émaux cloisonnés. L’objet qui m’a fascinée est un très grand pot à pinceaux (bitong) taillé dans la masse d’un bloc de lapis-lazuli et sculpté de montagnes et de forêt de pins, comme une peinture chinoise des plus classiques. Les robes de cour, d’une richesse fantastique, méritent aussi une attention soutenue.
Dans une autre vie, si lointaine, j’avais caressé l’idée de devenir expert en art chinois et j’ai travaillé pendant un trimestre chez un ami antiquaire … Il m’en reste des traces comme l’amour de la porcelaine, des laques de Coromandel et des pierres dures. J’ai eu bien de la chance d’accompagner Claude dans un voyage professionnel en 1999 qui nous a conduits de Pékin à Kunming … J’y ai compris bien des choses … et renforcé mon amour de l‘art d’Extrême-Orient.
De la Chine aux Arts décoratifs, exposition au Musée des Arts décoratifs jusqu’au 29 juin, 107 rue de Rivoli Paris 1er, fermé le lundi à voir en même temps que l'exposition sur la laque française (billet jumelé : 15€)