On se sépare après 10 ans de passion et de plaisir communs...

Ce week end, nous nous sommes séparés. Pas de la meilleure façon, plutôt chagriné, plutôt en froid, et laissant un grand vide juste après... Mais tu l'as bien cherché, et même si ma réflexion porte plutôt sur le "comment faire pour t'oublier et refaire ma vie", la tentation est grande de revenir et t'excuser... Mais tu ne l'es pas !

Revenons sur le début.

Nous nous sommes rencontrés, j'étais à la fac. Une manif ensemble et hop, la bague au doigt... J'ai rencontré tes amis, ils m'ont plu pour la plupart, certains m'ont beaucoup parlé de toi. D'une certaine façon, j'étais conquis par tes valeurs, ta vie, ton histoire, tes relations enrichissantes, mais aussi tes envies, tes souhaits de vouloir révolutionner la société, avec fougue, panache et méthodes. Ces méthodes qui te sont si particulières, à coup de crise, de bâton, de carotte... Tellement cyclothymique... Tu m'avais conquis totalement et mon engagement auprès de toi ne pouvait qu'être total, entier et sans concession.

En 1999, j'ai franchi le pas, j'ai gravi la marche supérieure en te demandant de m'accepter au plus près de toi. Je suis entré dans ta vie pour l'accompagner quelques années. Des années aussi dures que passionnantes. Car tu es une maitresse exigeante : il te faut la disponibilité, la réactivité, la réflexion, la relation, ... Tu m'as consumé... Tu m'as vidé de l'énergie constructrive dont je regorge... J'ai perdu des amis parce que le temps que je passais avec toi, je ne pouvais le passer avec les autres. Certains ont compris et ont attendu, d'autres non. Le prix à payer sans doute pour une relation passionnelle et elle même sans concession.

Malgré ton aura grandissante, je n'ai fait qu'accompagner ton épanouissement sans en retirer d'autres gloires que quelques relations personnelles qui tu m'as gentiment fait connaitre et prêter. Quelques uns seulement passeront le cap de notre rupture, la grande majorité restera auprès de toi et oublieront jusqu'à mon passage dans ta vie. Normal, c'est le jeu qui veut cela, nous ne sommes que de passage dans ta vie. Toutefois, je ne ressors quand même pas aussi pauvre que quand je t'ai connu. Je suis riche également de souvenirs, d'apprentissages, de savoirs faire (Pas toujours glorieux d'ailleurs, vu les coups pendables que tu as exigé de moi de temps en temps !), de connaissances, ... J'ai des lieux en tête dans lesquels nous avons été trainés, des sons que j'ai entendu grâce à toi, des odeurs, ...

Malgré toutes ces riches relations, je ne pouvais plus rester avec toi. Certains de tes proches commençaient trop à m'exaspérer, les rumeurs les plus folles courraient sur notre compte ; je t'aurais trahi pour mieux servir mes propres intérêts pour ta fille. Tu imagines ?! Ta fille, elle m'est inaccessible pour plein de raisons, mais surtout parce que je ne fais pas partie des personnes pouvant lui parler, elle ne peut m'accepter. Et puis, trop de mensonges, de coups bas, et trop d'énergie dépensée ces derniers mois pour tenter de sauver un projet commun que je ne partage pas en totalité. Mes idées de la vie deviennent différentes des tiennes. Je t'ai pourtant aidé à t'accomplir car tu vas dans le bon sens pour toi et tes proches, mais ce sens n'est pas le mien. J'ai donc trop dégagé d'énergie pour remplir mes obligations envers toi. Je suis fatigué.

Alors, oui, trop d'énergie dépensée, des relations à toi que je ne veux plus voir, une envie d'aller plus loin que cela, j'ai décidé de te laisser continuer sans moi. Tu as déjà trouvé mon remplaçant. Et d'ailleurs, c'est une remplaçante ! Et c'est moi qui te l'ai mis dans les pattes en plus. Mais je ne le regrette pas, car elle saura te donner ce que je t'ai donné. Différement, c'est tout. Et puis, quand elle en aura marre, elle te quittera aussi et tu iras en trouver un autre, et ainsi de suite, c'est comme cela que cela se passe avec toi depuis longtemps. Tu ne veux plus reproduire l'erreur de ton adolescence : tu t'étais jeté dans les bras d'un seul homme qui a failli te détruire pour ses propres intérêts. Heureusement, tes proches l'ont éloigné de toi à coups de pied dans les fesses et tu es reparti pour arriver à cette belle réalisation que tu es devenue maintenant. Mais, pourtant bien entourée, tu es bien seule, c'est le meilleur moyen de rester autonome et de réussir ta vie. Il faut juste le savoir quand on rentre dans ton espace.

Alors, je te quitte. Petit à petit, je vais détricoter les innombrables relations qu'il me reste avec toi, en en gardant une poignée. Je resterai avec mes souvenirs et mes ressentis. Peut être que nos routes se croiseront de nouveau, mais pour l'instant, j'ai trop donné, trop souffert et trop dépensé, je vais me soigner dans les bras d'une autre, plus compréhensive, moins dévoreuse.

Sans rancune !

tag : Coups de coeur, FFMC, Engagement