L’institut français Ineris, établissement spécialisé dans la prévention du risque industriel, présent au Salon international des produits et services pétroliers de Hassi Messaoud, a décidé de créer une filiale de droit algérien. C’est ce qu’a annoncé son responsable marché énergie, Rémy Bouet. Cette société sera constituée avec deux partenaires algériens, en l’occurrence EMI et Lakelec, à raison de 30% de parts chacun et de 40% pour Ineris. La société Lakelec, spécialisée dans le domaine de l’énergie et qui est distributeur exclusif du groupe norvégien, Technor, dans les produits électriques antidéflagrants, dans le domaine des hydrocarbures notamment, a démarré son activité en 2002. « Ce partenariat avec l’Ineris va permettre à l’Algérie, indique Farouk Lakli, son manager, de booster la formation et la réglementation » et de contribuer à l’actualisation des cahiers des charges dans le domaine des produits dangereux. Quant au second partenaire, la société EMI Services, elle a été créée en 2000 avec deux partenaires, un français et un américain, Solar Turbine. La société s’occupait de l’installation et de la maintenance de ses turbines, telles les centrales de Goléa, Illizi. Elle est constituée de 80 personnes, dira son directeur Kamel Kaïd Youcef qui précise qu’on a beaucoup investi en formation ces dernières années, tout en enregistrant « une montée en capacités techniques », ce qui, ajoute-t-il, « nous a permis de récupérer des études dans la construction et la maintenance ». Selon M. Kamel Kaïd, cela fait « vingt ans que nous sommes dans le secteur de l’énergie » et l’on sent « un réveil dans la gestion du risque » en Algérie par nos entreprises, dont Sonatrach et Sonelgaz, qui vont pouvoir assurer une « sécurisation de leurs installations, celles existantes et celles à venir ». Le responsable de l’Ineris avait expliqué que la mission de son institution est de « prévenir le risque sur la santé et l’environnement ». L’établissement français propose « d’accompagner les entreprises dans l’évaluation et la maîtrise du risque. » Brossant un tableau sur les risques de par le monde, il a fait état de 1.195 explosions en 17 ans, citant les cas des accidents survenus dans les raffineries au Texas aux USA, les silos à grains en Europe, les stations d’épuration, ou encore l’explosion de train de GNL à Skikda en 2004. Mais pour les experts de l’Ineris, le champ du risque est large, il ne se cantonne pas au domaine des hydrocarbures et du gaz mais aussi à l’agroalimentaire, même si ce type de sinistre « est rare dans les pays du Maghreb d’une manière générale ». Plusieurs incidents sont survenus dans les silos à grain, aux USA et en Europe, dans le domaine du stockage des céréales. L’Ineris, ajoute M Bouet, outre « son appui à l’administration sur le plan de la réglementation », assurera, à travers sa filiale algérienne, « le transfert de savoir-faire et la formation de formateurs pour l’étude de réalisation des installations ».
K. D.
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