Mes principes éducatifs ou comment j’éduque ma fille façon western

Publié le 06 mars 2014 par Theworkingmum @theworkingmum1

Je ne sais pas l’expliquer mais j’ai horreur des livres sur l’éducation: je n’en ai jamais acheté, je n’en feuillette pas, j’ai aucun auteur en référence et j’ai tendance à rejeter les grands courants bien pensants. J’ai l’air compliquée hein?! (Et ma fille mal barrée, pourriez-vous rajouter) On peut aussi penser que ma fille est si facile que tout roule… Non, non, qui qui veut la gérer rien qu’une heure? Sachant que ce n’est pas une diablesse non plus, elle ne me fatigue pas non plus au point de n’avoir plus d’énergie pour lire ni de croire qu’il n’y a pas de solution à ma déchéance.

Je me suis toujours dis que c’était en l’observant que j’aurais son mode d’emploi. Elle a son caractère, une façon d’être et je considère que c’est à moi de la guider en les prenant en compte et pas l’inverse: calquer des principes éducatifs sans prendre en compte son caractère. Aussi, le meilleur mode d’emploi c’est le temps que je pourrais passer avec elle (d’où ma volonté de prendre un congé parental). Mais je me suis aperçue que j’avais tout de même acquis en deux ans quelques principes d’éducation dont certains sont sans doute indiqués dans les livres mais ça, vous me le direz!

Roquette, une jeune jument avec qui j’ai découvert l’équitation western

Mes quelques principes ont fait jaillir en moi une évidence: je l’éduque façon western. C’est la seule façon que j’ai de décrire mon éducation! Je vais t’expliquer car tu dois penser que chez nous c’est le far-ouest à qui tirera le plus vite, du tout

Je pratique l’équitation western et j’ai pratiqué l’équitation que je vais qualifier de traditionnelle, celle que tu peux retrouver dans la majorité des clubs avec du dressage, de l’obstacle, des selles anglaises et des profs qui hurlent… Bref, celle que je souhaite éviter dorénavant. Ces deux écoles, classique et western, pour moi, s’opposent. L’équitation western est une équitation de travail: à la base le vacher (moins sexy in french) va avoir besoin de son cheval sur de longues heures pour travailler auprès de son troupeau, il faut alors que le cheval l’accepte le plus longtemps possible. Aussi, l’équitation western est comme un partenariat avec le cheval. Je te la fais en très court. Il faut agir sur le cheval quand c’est nécessaire et savoir lui "foutre la paix" l’autre partie du temps. Résultat: des chevaux réactifs. L’équitation classique est une équitation à la base militaire où le cheval est un moyen de réussir "tu obéis, point". C’est trop raccourci, c’est vrai que je donne là le bâton pour me faire punir mais regardez un cheval western et un cheval monté en classique: lequel vous semble "le plus heureux" et dans sa posture naturelle? Le cheval monté de manière classique est toujours sous la contrainte (sans arrêt les coups de talon et un fort contact sur sa bouche – rênes tendues- pour ne citer que le plus visible) et le résultat est clair: rébellion, manque de réaction car le cheval va tester sans arrêt. Il est en conflit. C’est mon ressenti après près de 8 ans! Et pourtant j’en ai aimé de ces chevaux! J’ai pratiqué cette équitation car je ne savais pas que l’autre existait réellement (elle se développe en club de plus en plus) et dès que j’ai testé le western, bien qu’au départ j’ai trouvé cela bizarre, je n’ai pu me résoudre à retourner au classique.

Je vais essayer de te disséminer d’autres différences tout au long de mes principes éducatifs sans tomber dans la vente de l’équitation western à tout prix!

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Laisser faire

Je laisse un grand espace de liberté à ma fille. Elle a le droit de toucher à tout, d’aller partout. J’ai mis les plus grands dangers (médicaments et produits d’entretien en hauteur) hors de sa portée, je ne la flique pas et quand elle fait ce qu’il ne faut pas, car cela arrive forcément, l’explication est là: attention, le four est chaud, c’est mouillé tu vas glisser…

Je n’anticipe pas ses actions: "ne fais pas si" ou "ne fais pas ça" à tout bout de champs est usant. Je l’avoue, c’est tout aussi usant de ranger derrière elle mais c’est le propre des enfants et de leur envie de découverte!

Cela peut paraître un grand laisser aller de ma part mais hein, ça compte le regard des autres vs une crise évitée avec 100 décibels?

En équitation western, on agit sur le cheval quand c’est utile vs l’équitation classique où le cheval est toujours sous tension et maîtrisé (surtout sur le mords) par le cavalier.

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Savoir repérer les règles essentielles

Ce principe découle directement du premier (d’ailleurs j’aurais pu presque inverser): pour permettre un grand laisser faire, j’ai revu mes règles.

J’ai fait un tri dans mes règles: celles qui sont essentielles et celles qui ne le sont pas. Si la sécurité est en jeu: oui, je vais "crier", ce qui fait que les situations de tension sont rares.

Elle mange sans les couverts, elle ne veut pas se laver (un jour sur deux je peux permettre), elle veut s’habiller en robe et pas en pantalon, elle n’a plus faim au bout de deux cuillères, elle veut s’endormir dans mon lit…

Cela ne veut pas dire que tout est permis et d’ailleurs quand elle dépasse une règle, le ton change directement et elle le voit, elle le sent et son attitude change de suite: action/réaction. Est-ce parce que je n’hausse pas le ton souvent qu’elle réagit bien et comprend si vite?

En équitation western, le cheval réagit d’abord à la voix (un claquement de langue et c’est le trot): si le cheval n’obéit pas, c’est là qu’on va lui faire comprendre qu’on ne rigole pas. Le cheval a donc le choix de réagir dans son intérêt sans contrainte physique ou non. Ce qui bien sûr n’est pas le cas avec ma fille qui ne connait pas le mot punition! Pour faire face à certaines crises, il a fallu la faire se calmer seule dans sa chambre mais ça se compte sur les doigts d’une main.

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De la disponibilité

Je m’aperçois que certaines crises arrivent parce qu’on n’est pas synchro tout simplement: elle veut peindre alors que je suis entrain de faire la cuisine, elle veut sortir du bain alors que je suis au téléphone… Frustration, attente… Un de mes principes et celui que j’ai mis le plus longtemps à intégrer: me calquer sur ses rythmes. Par exemple, je vais profiter de sa sieste pour être majoritairement sur internet et dès que sa sieste est finie, je ferme l’ordinateur et je tâte le terrain de ce qu’elle veut faire. Rien de plus pénible pour elle de goûter face à une mère concentrée sur internet… Ne pas sauter la sieste, elle sera fatiguée et donc irritable… Bref, ne pas non plus faire deux choses à la fois: lui lire une histoire et être sur le téléphone par exemple!

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Prévoir des activités pour tout le monde / Chaque chose en son temps

J’aime faire des sorties et activités avec ma fille mais je me suis aperçue que parfois pour vraiment profiter, il fallait aussi que je sois sans elle. Par exemple, faire du shopping: avec elle c’est possible mais forcément ça dure moins longtemps et je n’essaye rien en magasin. Je préfère aujourd’hui m’organiser pour shopper avec des copines et faire autre chose avec ma fille, une activité dans laquelle elle sera réellement épanouie: parc, parc, ou… Bref, tu as saisi!

Quand vraiment l’organisation ne permet pas cela, je prévois de faire léger. Par exemple: pour les courses alimentaires du mois, je n’achète que ce que j’ai sur ma liste, sans flâner histoire qu’elle tienne dans le caddie! Mon astuce: une sucette dans le sac!! Même pas honte

Dès le matin, c’est pas humain!

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Expliquer puis répéter… Sans cesse!

C’est facile de s’énerver mais moi, ça me fatigue et ça me stresse. J’essaye donc au maximum de tout expliquer: le pourquoi du comment, ce qu’on va faire dans la matinée etc Histoire que ma fille comprenne, intègre et ne se braque pas. Exemple: elle est au parc et s’amuse très bien mais c’est l’heure de partir parce qu’on doit aller chercher un recommandé à la Poste. Si je lui ai expliqué en amont, ça marche! Ma technique est d’ailleurs de faire l’inverse: aller d’abord à la Poste et ensuite le parc!

Forcément on répète beaucoup, même ce qui semble évident : fermer la porte du frigo, ne pas mettre les mains sur la porte du four… Et ça lasse parfois tout autant et le pire parfois, la voir répéter les règles tout en ne les appliquant pas!

Parfois, je m’énerve quand même!

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Par cette analyse équitation classique/western, j’oppose l’éducation stricte qui régnait avant par rapport à celle que j’observe aujourd’hui et qui prend plus en compte l’enfant comme un individu avec son caractère et capacités propres. Une meilleure façon de faire, non?

Je cherche sans trouver d’autres principes. Mais peut-être que certains me viendront si tu partages les tiens!

Cette comparaison avec le western ne parlera peut-être qu’à une seule de mes lectrices et je compte bien sur ton commentaire Séverine! En espérant n’avoir perdu mes lecteurs non cavaliers!

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