Suivre un régime riche en protéines animales, à l’âge mur, soit entre 50 et 65 ans, entraîne un risque de cancer comparable à fumer un paquet par jour, conclut en substance cette étude de l’University of Southern California (USC). En revanche, après 65 ans, on peut augmenter ses apports en protéines animales. Ces conclusions, publiées dans la revue Cell Metabolism, validées également sur la souris, apportent des lignes de consommation plus favorables à la santé et à la longévité.
Cette vaste étude révèle en effet, que pour les personnes âgées de 50 à 65 ans, consommer beaucoup de protéines est associé à un risque très accru de décès.
Cette étude de l’USC et d’autres instituts de recherche américains a examiné la relation entre la quantité de protéines consommées et le risque ultérieur de décès chez des adultes d’âge moyen et plus âgés, à partir de données recueillies dans l’étude National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) et du registre américain des décès. Les chercheurs qui disposaient en particulier de données sur la consommation de protéines pour 6.381 adultes américains âgés en moyenne de 65 ans, ont rapproché les données de décès intervenus au cours des 18 années suivantes pour évaluer l’association. De plus, les participants ont renseigné par questionnaire alimentaire, leurs apports sur les dernières 24 heures.
Les participants ont été répartis en fonction de l’importance de leur apport en protéines :· Elevés : >20 % ou plus des calories (18%)
· Modérés : 10 à 19 % des calories (75%)
· Faibles :< 10% des calories provenant des protéines (7%)
Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, comme l’âge, l’origine ethnique, l’éducation, le sexe, les maladies, les antécédents de tabagisme, les modifications de régime alimentaire ou tentatives de perte de poids, l’apport total de calories.
En moyenne, les participants consommaient 1.823 calories par jour,
· à 51 % des hydrates de carbone,
· à 33 % de matières grasses,
· à 16 % des protéines dont 11 % de protéines animales.
Dans les 18 années, 40 % des participants sont décédés dont 19 % de maladies cardiovasculaires, 10% d’un cancer, et 1 % de diabète.
Dans l’ensemble, il n’y a pas d’association entre l’apport en protéines et le risque de décès toutes causes confondues, la consommation modérée ou élevée de protéines est bien associée à un risque accru de décès de complications associées au diabète.
Un apport élevé en protéines multiplie les risques de décès à l’âge mûr : Cependant,
-chez les personnes âgées de 50 à 65 ans, un régime riche en protéines est associé à un risque accru de 74 % de décès dans les 18 ans, vs un régime faible en protéines (HR : 1,74),
-Toujours dans ce groupe d’âge, un régime riche en protéines est associé à un risque multiplié par 4 de décès de cancer vs un régime faible en protéines (HR : 4,33).
-Les résultats restent similaires après prise en compte des calories consommées en matières grasses et en glucides, suggérant une responsabilité des protéines animales dans la relation.
Des résultats contraires chez les plus âgés : En revanche, chez les personnes âgées de plus de 65 ans, l’effet inverse est observé avec l’apport élevé en protéines, soit,
· une réduction de 28 % du risque de décès au cours du suivi (HR : 0,72),
· une réduction de 60 % du risque de décès par cancer au cours de suivi (HR : 0,40).
En conclusion, un faible apport en protéines, à l’âge mûr, puis une augmentation des apports protéinés après 65 ans, permet d’optimiser la santé et la longévité.
Source:Cell Metabolism March 4 2014 DOI: 10.1016/j.cmet.2014.02.006Low Protein Intake Is Associated with a Major Reduction in IGF-1, Cancer, and Overall Mortality in the 65 and Younger but Not Older Population (Visuel© Jacek Chabraszewski – Fotolia.com)
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