Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.
Les mots c’est joli, les images aussi! Donc on fait une mini-pause dans les romans du moment pour les BD. Mais toujours avec romantisme et poésie au rendez-vous.
Plus fort que Roméo et Juliette ou Laurel et Hardy, Albin et Zélie c’est un peu l’histoire qui cristallise la rengaine des Rita Mitsouko : « les histoires d’amour finissent mal, en général ».
Il en faut peu parfois pour que la vie d’un homme timide et solitaire soit chamboulée. C’est le cas d’Albin, jeune personnage à l’immense carrure mais terriblement discret. Un regard dans la rue métamorphose son existence ennuyeuse en rêve éveillé ou peut-être …en cauchemar. La cause de cette catastrophe a un prénom un brin atypique : Zélie. La petite brunette au grand coeur et intense folie va conduire le gaillard un tantinet paumé dans un monde que lui-même pensait ne jamais connaître.
Sur le papier, cela devrait ressembler à un énième mélo un peu cliché mais c’est sans compter avec les traits de caractère hors normes de Yannick Marchat.
Le dessinateur a bien fait de mener sa barque en solitaire loin des productions humoristiques. Avec une héroïne aux faux airs de princesse manga et un héros, sorte d’Obélix romantique, l’auteur brouille les pistes et ses dessins pour un effet boeuf, un effet désastre. Et quand les aliens cèdent le pas aux promenades du poisson rouge, le drame n’est pas loin.
Pas totalement SF, surtout pas comédie romantique, Albin et Zélie c’est le petit livre à prendre un dimanche après-midi et qu’on ne lâchera pas jusqu’à la dernière bulle.
Est-ce que l’histoire d’amour finit bien? Qu’en pensez-vous? En quoi ce livre est-il enrichissant?
Mais quand on aime, on ne se pose pas de questions, non?