De Gustave Doré, comme tout le monde, je ne connaissais que les gravures accompagnant contes et fables, un peu Gargantua ou Pantagruel. Je n’avais aucune idée des peintures et des sculptures gigantesques qu’il avait réalisées. C’est au Musée d’Orsay que j’ai découvert ces œuvres : le neuvième cercle de l’Enfer de Dante et ce magnifique tableau représentant Dante et Virgile au milieu d’un champ de damnés, les paysages de montagnes, les grandes sculptures allégoriques, et quelques représentations teintées d’humour. On tourne dans les deux espaces réservés à cette exposition avec une sensation d’abondance que la filmographie issue de cette imagerie démultiplie encore. Le chat botté qui fait l’affiche attire le chaland et dans le musée, c’est plus que cela, c’est un regard sur la pauvreté (qu’elle soit de Londres ou bien d’Espagne), ce sont des techniques variées, c’est une curiosité insatiable et un travail titanesque.
Dans la première salle, une petite gravure représente Gérard de Nerval pendu rue de la Vieille Lanterne. A cause de cette évocation, ayant pris conscience de la contemporanéité de Nerval et de Doré, en guise d’hommage, j’ai traversé la Seine à hauteur du Théâtre de la Ville, emplacement de cette rue aujourd’hui disparue.