Titre : Uchronie(s), New Delhi, T2
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Djillali Defali
Parution : Novembre 2013
« Uchroni(e)s » est un projet de grande ampleur porté par Eric Corbeyran. Il a fait naître trois trilogies présentant chacune une réalité alternative ne faisant plus qu’une dans un dixième album offrant ainsi une décalogie de science-fiction qui a marqué la dernière décennie du neuvième art. Depuis, le célèbre scénariste a décidé d’offrir un prolongement à son œuvre en écrivant trois nouvelles réalités intitulées « New Beijing », « New Moscow » et « New Delhi ».
Ma critique d’aujourd’hui porte sur le second tome de la dernière citée. Edité chez Glénat, il est sorti dans les librairies le vingt-sept novembre dernier. L’ouvrage est d’un format classique. Il se compose de quarante-huit pages et coûte presque quatorze euros. J’ai rapidement remarqué que le dessinateur avait changé par rapport à l’épisode précédent. En effet, Louis Lachance a laissé sa place à Djillali Defali. Ce n’était pas une mauvaise nouvelle pour moi. Le style graphique du premier bouquin ne m’avait pas conquis. Je l’avais trouvé même faible au point de rendre plus difficile mon entrée dans une intrigue qui, déjà, n’était pas d’un attrait remarquable. Defali est un acolyte régulier de Corbeyran. Ils ont déjà travaillé ensemble dans « Assassin’s Creed », « Uchronie(s) – New York » ou encore « Le Syndrome de Hyde ». Je trouve que son trait accompagne plutôt bien les histoires nées de la plume du scénariste.
Comme je l’ai sous-entendu, cette « réalité » ne m’avait pas charmé lors de notre premier contact. L’intrigue était assez creuse, les personnages sans grand intérêt, les dessins étaient très moyens… Bref, j’avais refermé l’album assez sceptique. Pour tout vous dire, si cette trilogie ne s’insérait pas dans un univers plus grand, je ne me serais pas procuré cette suite. Deux personnages sont communs aux couvertures des deux tomes. Néanmoins, c’est un troisième qui occupe le premier plan. Il s’agit de Lakshmi la petite sœur d’Abha, héroïne initiale de la trame.
Le premier tome s’était conclu par la disparition d’Abha. Elle avait été enlevée par le personnage antipathique de l’histoire. La première partie de l’album se concentre sur les recherches de Lakshmi. Cette enquête permet de créer un lien plus fort entre New Delhi et New Moscow. Les péripéties sont prévisibles mais offrent malgré tout une narration plus dense que dans l’épisode précédent. Les événements laissent supposer que certains équilibres vont s’effondrer. Le fonctionnement de l’exploration dimensionnelle semble devoir être modifié suite aux dernières pérégrinations d’Abha.
La théorie du complot prendre une place importante
La seconde moitié de l’ouvrage fait naître des liens entre les personnages nouveaux. Il en a résulté une augmentation de ma curiosité au fur et à mesure que les pages défilaient. La théorie du complot prend une place importante et les membres de chaque camp sortent de l’ombre. Les derniers moments de la lecture propose une entrée intéressante quant à la suite de la trilogie. Il est indéniable que l’histoire est bien plus travaillée et écrite dans ce deuxième tome. Le bouquin précédent m’avait déçu et j’en avais terminé ma lecture assez énervée. Comment produire une réalité aussi pauvre après en avoir créé tant d’autres de qualité ? A la sortie de ce nouvel acte, je suis bien plus apaisé. Le scénario est mieux construit et les dessins sont bien meilleurs. Néanmoins, je ne suis pas encore totalement charmé par cet univers. Je n’arrive à m’attacher pleinement aux héros. Je suis curieux de savoir ce qu’ils vont devenir mais je ne suis pas du tout impliqué émotionnellement. Je suis finalement assez indifférent aux dangers qui les guettent. C’est dommage car le personnage de Lakshimi possède un potentiel intéressant. Hélas, la mayonnaise ne prend jamais totalement à mes yeux.
Pour conclure, « New Delhi » est clairement un ton en-dessous de « New Moscow » et « New Beijing ». Cette série semble utile et nécessaire au dénouement des deux autres mais n’arrive pas à dégager des enjeux forts qui lui sont propres. Je conseille donc cet album uniquement aux familiers de la saga « Uchronie(s) ». Par contre, les lecteurs curieux de ce concept narratif pourront se plonger dans la décalogie initiale avec confiance. Ils ne seront pas déçus du
par Eric the Tiger
Note : 10/20