Alain Resnais est mort hier soir. C'est avec une immense tristesse que j'apprends que ce cinéaste, si important à mes yeux, n'est plus. Avec ses 91 ans, je commençais à penser qu'il était immortel, tant il a toujours fait pour moi partie du cinéma d'auteur comme du cinéma contemporain. Resnais a traversé les soixante-dix dernières années (premier court métrage en 1936 !) en se renouvelant sans cesse, en cherchant des sujets originaux qui le touchaient. Jamais là où l'on pensait le trouver. Toujours moderne. J'ai vu comme beaucoup de personnes Nuit et Brouillard au lycée. À la fac, Hiroshima mon amour, L'amour à mort. On connaît la chanson est un film de chevet. Pas sur la bouche est jubilatoire et d'une immense surprise. Mais c'est Mélo, avec son incroyable passion, son quatuor d'acteurs (Dussolier, Arditi, Azéma, Ardant) et sa séquence inoubliable (un monologue d'André Dussolier) qui restera à jamais le film d'Alain Resnais qui m'a le plus boueversé. Aujourd'hui, cet homme laissera un grand vide dans le monde du cinéma, mais aussi dans mon esprit. Tout cela donne envie de se replonger dans son œuvre. Et je suis sûre qu'il en serait très heureux.
Pauline R.
Mélo, d'Alain Resnais (1986).