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J’ai plutôt en tête des images de Recife. Maintenant, je connais ses bruits.
Les bruits de Recife est un film sur le Brésil. Pas le Brésil caricatural que l’on évoque en pensant à la prochaine coupe du monde de football, pas le Brésil du carnaval, des plages, des belles filles.
C’est le Brésil qui est sorti dans la rue il y a quelques mois pour protester contre la vie toujours plus cher, celui des différences et de la ségrégation sociale.
Pourtant, rien ne nous est imposé. Kleber Mendonça Filho, le réalisateur n’a pas ouvertement mis en avant la pauvreté, aucune scène n’est tournée dans les favelas. Il a choisi de tout suggérer, en filmant un quartier de classe moyenne de la zone sud de Recife dont le quotidien est perturbé par l’arrivée d’une société de sécurité privée.
La présence de ces hommes est source de tranquillité pour certains et de tension pour d’autres, dans une communauté qui semble avoir beaucoup à craindre.
A nous de lire entre les lignes, de deviner la violence latente, la tendance à l’hyper sécurisation, les jalousies et les mesquineries de voisinage, les désirs de vengeance de certains…
Il nous offre également de magnifiques paysages en « photographiant avec sa caméra » la campagne aux alentours de Recife. De ces images se dégage une impression de quiétude, en opposition avec cette atmosphère oppressante propre aux scènes tournées en ville.
Ce film est peut être un peu trop lent à mon goût.
On ne sait pas vraiment où le réalisateur nous emmène, on lui fait confiance, on lui tient la main, et on avance à tâtons.
Cependant, il a le mérite de s’approcher d’une réalité sociale qui est trop peu mise en avant.
Par ailleurs, à la manière de Jean-Pierre Jeunet, le réalisateur appuie à plusieurs reprises sur le « bouton off » pour nous offrir au moment où l’on ne s’attend pas des moments magiques qui font de certaines scènes de ce film, de véritables petits bijoux.
La bande annonce :