La ministre française de la Francophonie Yamina Benguigui a raison, tout part de là. Sans éducation, la jeune fille n'aura pas les mêmes armes pour affronter les difficultés de la vie. Statistiquement, nul n'ignore qu'elle sera mariée plus jeune, que mariée ou non, elle tombera enceinte plus jeune, qu'elle aura plus de difficultés à élever et à soigner ses enfants par simple ignorance et qu'elle aura tendance à transmettre le même schéma à ses enfants. Enfin, qu'elle trouvera plus facilement un emploi et par la même participera au développement de son pays. CQFD. Les mutilations sexuelles dont sont encore victimes un trop grand nombre de filles dans certains pays sont une des conséquences du manque d'éducation des jeunes filles. En effet, contre certaines coutumes archaïques, seul l'argumentaire peut être efficace. Pour cela, il faut avoir appris à parler, à utiliser le bon vocabulaire afin d'expliquer. Car aujourd'hui, il faut encore convaincre certains parents de l'intérêt que leur fille fréquente l'école. Convaincre les gouvernements parfois frileux, entre autres, par peur d'ingérence de financer la formation des enseignants, la construction d'écoles, des collèges, des centres de formation, de fournir des équipements...
Yamina Benguigui a proposé la création d’un "fonds mondial pour la scolarisation des filles" qui devrait être alimenté par des contributions de l’OIF, de l’UNESCO, de l’UNICEF, et par des partenaires publics et privés.
Rappelons qu'en novembre, à Dakar, le 15e Sommet de la francophonie aura pour thème "Femmes et jeunes en Francophonie: vecteurs de paix, acteurs du développement" et sera le dernier présidé par le secrétaire général Abdou Diouf.
Le choix de Kinshasa est symbolique. Le premier Forum des femmes francophones s'était déroulé à Paris sur le thème des violences faites aux femmes en temps de guerre. Très judicieusement, les femmes congolaises, avec à leur tête Geneviève Inagosi, ministre congolaise du Genre de la Famille et de l’enfant, fatiguées d'apparaître seulement sous les traits de victimes de conflits ont voulu axer ces rencontres sur des thèmes plus valorisants tels que l'éducation et le développement qui sont à l'origine de tout.
Pour conclure, rappelons que dans le monde, 31 millions de filles aujourd'hui ne vont toujours pas à l’école (soit 54% des enfants non scolarisés) et 34 millions d’adolescentes en âge de fréquenter le secondaire ne sont pas pas scolarisées.
Si les politiciens et politiciennes ne se sont pas déplacés, par contre les ONG travaillant sur ces questions étaient présentes en masse. Encore une fois - et cette tant mieux - l'impulsion vient de la société civile. A quelques jours de la journée de la femme, le moins que l'on puisse dire est que les rencontre...