Photographies : Gravure de H. Dupont d'après Alexandre-Joseph Desenne (1785-1827) provenant sans doute des Œuvres de Voltaire : « La Pucelle. Chant VI. » illustrant le texte : « Hélas ! Dit-il, seriez-vous point blessée ? ». « À Paris, Chez Menard & Desenne, Rue Git-le-Coeur, N°8 & Desenne, Rue Serpente, N°16. » Elle est du premier tiers du XIXe siècle. Le contraste entre la nudité de la femme et l'habillement de l'homme est gracieux. De plus on est tout à fait dans l'esthétisme de cette époque.
Le nu est un élément important de l'art. Il est très fréquent dans les représentations antiques grecques et romaines, d'autant plus que parfois on habille les statues de vêtements. Le canon grec propose la mesure idéale du corps humain et la montre, en particulier l'homme. Au Moyen-âge de telles images sont rares. En redécouvrant l'Antique, la Renaissance le fait aussi de la nudité. Jusqu'au XIXe siècle, le nu est usuel dans les arts ; mais pour être acceptable cela doit être celui d'une divinité. C'est ainsi que l'on retrouve même des personnalités du temps figurées dévêtues sous la forme d'une déesse ou d'un dieu, ce qui ne choque pas du tout. On en retrouve partout dans les arts visuels des XVIIe et XVIIIème siècles, notamment dans les peintures, sculptures et gravures. Il est plus trivial de représenter la nudité des femmes et des hommes : odalisques, femmes prenant un bain etc. Mais cela se fait aussi. En 1863 Édouard Manet (1832-1883) fait scandale avec la peinture Le Déjeuner sur l'herbe, où dans une forêt une femme nue est assise au milieu de deux hommes habillés pendant qu'une autre prend un bain en chemise.
Photographie ci-dessous : Estampe au pointillé gravée par Barthélémy Roger (1767-1841) d'après un dessin d'Alexandre-Joseph Desenne.
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