Les infections à gonocoques, blennorragies ou appelées encore gonorrhées (ou chaude-pisse) sont en augmentation de 50% ces dernières années et sont malheureusement représentatives de l’évolution à la hausse des comportements sexuels à risque. Dues à la bactérie Neisseria gonorrhoeae, elles touchent essentiellement des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85 %), chez qui elles provoquent des urétrites douloureuses. Cette infection sexuellement transmissible se développe dans les sites chauds et humides de l’appareil reproducteur dont le col de l’utérus, l’utérus et les trompes de Fallope chez les femmes et dans l’urètre chez les femmes et les hommes. On estime à 100 millions de nouveaux cas, l’incidence annuelle de la gonorrhée dans le monde.
Cette étude a cherché à caractériser les mécanismes de la pathogenèse et la transmission de N. gonorrhoeae. A travers une série d’expériences sur la capacité de N. gonorrhoeae à passer à travers une barrière synthétique, les chercheurs constatent que 24 fois plus de bactéries peuvent passer après avoir été exposées à du plasma séminal.
L’exposition au plasma séminal entraîne le développement d’appendices semblables à des poils sur la surface des bactéries, les pili qui viennent renforcer la motilité des bactéries. Cet effet est observé, même à de faibles concentrations de plasma séminal. De plus, l’exposition au plasma séminal entraîne la formation de micro-colonies bactériennes sur les cellules épithéliales humaines, favorisant le développement de l’infection.
Le Dr H. Steven Seifert, co-auteur de l’étude, conclut que si le liquide séminal facilite la motilité des spermatozoïdes, il contribue aussi à la transmission de la maladie. Des résultats qui pourront être exploités pour mieux prévenir la maladie.
Source: mBio 4 March 2014 doi: 10.1128/mBio.01004-13 Seminal Plasma Initiates a Neisseria gonorrhoeae Transmission State (Visuel@Washington University)