Ce premier tome retrace les mouvements des droits civiques de 1940 à 1960 et particulièrement le parcours de John Lewis, dernier survivant des Big six.
Le dessin est en noir et blanc, il ne pourrait en être autrement. Le trait est classique mais est avant tout au service du récit. Les pages sont ponctuées par de nombreux flashbacks qui créent une lecture rythmée et fascinante.
J'ai aimé cette immersion dans l'enfance de John Lewis. Ces détails du quotidien que seuls les victimes de discrimination peuvent connaître. Devoir faire profil bas. Sans cesse. Cette vocation qui s'impose dès les premières années, ce besoin de prêcher pour une vie, un monde meilleur. Et puis, j'ai été captivée par la description des sittings, des entraînements à la non-violence, quelle leçon de vie ! Un album destiné aux plus jeunes, un excellent support à la discussion, constater le chemin parcouru, solidifier et protéger les acquis, évaluer ce qu'il reste à conquérir. Oui, il s'agit bel et bien d'une conquête pour l'égalité. Tragique et inspirante.
Les afro-américains prennent possession de leur Histoire. J'espère qu'ils auront l'audace et l'intelligence de ne pas oublier les femmes. Oui, elles existent ! Septima Poinsette Clark, Rosa Parks, Angela Davis, Ella Josephine Baker, Fannie Lou Hammer, Dorothy Cotton, Victoria Jackson Gray Adams... Je lirais bien également un album sur le black feminism...
Rue de Sèvres, 127 pages, 2014, traduit de l'anglais par Basile Béguerie
Extraits
L'avis de Noukette qui propose d'autres liens.